C’est à Paris, dans le quartier indien que j’ai eu le plaisir de faire connaissance avec Rashmi Kant, un chanteur, fier de sa double culture franco-indienne. Son album « Fils de l’Himalaya » est sorti en 2013 et Rashmi Kant a depuis réalisé une tournée en France et en Inde. Il nous parle de lui, de ses origines, de sa musique de fusion, symbole d’un mélange de différents styles musicaux, dont il est aussi l’exemple même. Il nous invite au voyage dans une Inde qu’il aime, à travers son regard de franco-indien…
LFI: Cela fait plusieurs générations que votre famille est installée en France, vous sentez-vous toujours aussi indien?
RK : Plus que jamais, dans la mesure ou être Indien c’est quelque chose qui est profond en moi et quelque part inexplicable. Les Indiens ont toujours su s’adapter dans leur environnement et rester indiens. Je suis français patriote et très indien aussi. Mon arrière grand-père est parti du Gujarat à l’aventure vers l’autre côté de l’Océan Indien, comme beaucoup d’Indiens le faisaient; Ma famille est arrivée à Madagascar. J’ai eu la chance d’avoir les deux cultures et c’est avec cette richesse là que j’apparais en tant qu’artiste.
LFI: Comment êtes-vous tombé amoureux de la musique ?
RK : Comme tout Indien qui se respecte, quand on est enfant, on grandit avec les chansons de films, avec Bollywood. Puis, après quand on devient adolescent on écoute la pop, le rock et le mélange se fait automatiquement. J’ai appris à jouer de la guitare avec les Beatles, J’ai commencé à écrire des chansons. J’ai commencé à entendre des arrangements sur mes chansons françaises, avec du sitar, du tabla, des voix. Aujourd’hui ça donne le son Rashmi Kant. Je peux chanter l’Inde, l’amour, l’amour de l’Inde et l’Indien amoureux.
LFI: Pensez-vous que les Français s’intéressent toujours à l’Inde et à la musique indienne?
RK : Cela dépend du public d’abord et du type de musique. Quand il s’agit de la musique traditionnelle comme le tabla, le sitar, la flûte bansoori, les gens sont sensibles et cela les intéresse. Après il y a un le phénomène Bollywood. Tous les jeunes français ou non aiment les chansons Bollywood. Ensuite, il y a un troisième type de musique, qui commence à exister : c’est la fusion et je ne suis pas le seul représentant. C’est la fusion entre la musique occidentale et la musique indienne. Tout comme les Beatles qui sont allés en Inde et ont apporté dans leurs albums la touche indienne, aujourd’hui il y a des gens comme moi, des chanteurs et des musiciens qui sont en train de faire le partage, le mélange et cet apport de chaque musique enrichit leur art.
LFI: Pourquoi avez-vous choisi de chanter en français?
RK : D’abord parce que je suis francophone, et j’aime la langue française, je la défends. La francophonie est quelque chose de sous estimée, c’est la plus belle langue du monde, c’est la culture internationale et une merveilleuse façon d’exprimer les idées. On peut parler aux gens d’ici et d’ailleurs avec cette langue si riche. Il est aujourd’hui chic de parler français en Inde, car là-bas tout le monde parle anglais désormais.
LFI: De quoi parlez-vous à votre public à travers vos chansons ?
RK : Je chante pour les gens qui m’écoutent alors je leur dis que j’ai la chance d’avoir les deux cultures, je descends de l’Himalaya pour vous apporter la culture indienne et vous emmener avec moi pour apprécier l’Inde telle que vous ne la connaissez peut-être pas, avec mon regard de Français et d’Indien car je comprends les Français et je sais leur parler et amener à la culture indienne et surtout au voyage.
LFI: Y a t-il de l’avenir pour la musique de fusion?
RK : Je mélange la chanson française, indienne, le folk américain et j’encourage les jeunes car la musique c’est la vie, c’est l’amour et c’est l’avenir.
LFI : Avez-vous des petits rituels avant d’aller sur scène ?
RK : J’allume de l’encens à la fois pour le plaisir et pour bien débuter, je ne fais pas de mantra ni de prières. Puis, l’échange culturel se fait sur scène naturellement avec des musiciens d’univers différents : une violoniste classique, un percussionniste français qui joue sur des instruments indiens, ma choriste qui est danseuse Bharatanatyam et moi avec ma francophonie, je pense que le mélange est réussi.
LFI: Quels sont vos projets futurs?
RK : J’ai sorti mon album en France et en Inde et j’ai tourné à Paris, à Jaipur dans les Alliances françaises. Aujourd’hui, j’ai un projet “Partir en Inde”, c’est un spectacle musical qui invite le public à voyager sans quitter son siège. C’est un spectacle avec des tableaux projetés avec des décors changeants à chaque chanson et de nombreux artistes. De plus, je continue toujours à faire des diners musicaux, cela permet une convivialité plus proche avec le public.
Liens internet
Site officiel : http://rashmikant.fr
Fils de l’Himalaya : Rashmi Kant – Fils de l’Himalaya – Official
Projet 2017 : RASHMI KANT Nouveau Spectacle