L'été, c'est le temps de la parole ...
On se retrouve, on laisse tomber certaines défenses, on se raconte des trucs, parfois même des événements remontent à la surface et on se soulage à les raconter.
Les enfants confrontent leurs différents modes de vie : à Paris, à Singapour, en Espagne ... Comment cela se passe dans leur collège ou leur école. Ils se chamaillent aussi, par exemple pour la possession de ces ignobles jouets gonflables flottant dans la piscine - et pourtant, j'en ai acheté de nouveaux car ils ne tiennent pas au-delà d'une saison, ou pour l'utilisation des tablettes tactiles sur lesquelles ils peuvent jouer à Minecraft.
Le soir, il est toujours très difficile de les envoyer au lit. Dieu merci, les programmes de la télévision sotn toujours aussi débiles. La maison regorge de livres et de BD, mais cela ne les tente qu'en dernier ressort ... Je ne m'en inquiète pas plus : j'étais semblable à leur âge ...
J'aime les observer de loin, sans entendre leurs conversations, bien sur. Du haut de la terrasse, je les vois échanger. C'est tout l'intérêt de cette grande maison. Ils apprennent à se connaître, à parler avec leurs tantes et oncles qu'ils voient très peu dans l'année, à se confronter, mais aussi à jouer ensemble. Le soir, c'est tripot : pas poker, mais tarot ou "Burro", un jeu espagnol proche de la crapette.
Les plus grands rivalisent pour les menus du soir - car je me charge toujours de celui de midi. Pour 13 personnes, on ne peut se permettre d'improviser.
Dernièrement, c'est Stéphane qui nous a confectionné ses tortillas : avec juste un oignon par poêle, et surtout le geste aussi habile que puissant consistant à chauffer la seconde poêle pour la superposer comme couvercle à la première et cuire l'omelette sur l'autre face : on voit qu'il a du métier !
Avec une méga salade verte - feuilles de chêne et romaine (venue d'Espagne !) - c'était un repas du soir équilibré (sans compter l'apéro et ses pétales de patte de cochon, bien entendu !)
Je songe parfois à mes parents qui ne sont plus de ce monde et aimaient venir chaque été passer quelques semaines avec nous : ils se régaleraient d'entendre tous ces cris d'enfants !