Après son escapade turque, Homeland a décidé de délocaliser son histoire à Berlin, en Allemagne. L’idée était excellente et a permis à la série de retrouver de nouvelles couleurs. Grâce à un ton beaucoup plus sombre que pour les saisons précédentes, Homeland est partie à la conquête de l’Europe et du terrorisme, se rapprochant toujours plus de l’actualité. Ce qui me plaît énormément dans cette série c’est sa capacité à rappeler ce qui se passe dans le monde, certes avec un point de vue américain, mais en allant sur le terrain réel plutôt que de rester sur le sol américain à traquer encore le terrorisme comme ce que l’on a déjà vu pendant des années dans 24 puis dans les trois premières saisons de Homeland. La série a perdu Brody et elle se devait de donner de nouvelles perspectives son héroïne, ce qu’elle trouvera ici dans cette nouvelle saison. Parfois les idées ne sont pas toujours bien exploitées mais la série sait très bien s’y prendre pour nous donner envie de toujours aller au delà des expériences passées. Elle cherche donc de nouvelles façon de raconter son histoire avec pas mal de surprises. Notamment l’épisode 9, qui changeait la dynamique de la saison et la transformait alors en un spectacle digne de ce que Homeland nous a toujours vendu depuis le départ.
Au delà de ça, Homeland sait être une série d’espionnage avec ce que cela peut avoir comme inspirations, venant notamment de John le Carré qui maîtrise le territoire européen comme personne d’autre. Si au fond Homeland n’est pas un John le Carré, ni même une totale réussite, les problèmes de l’héroïne et des personnages qui gravitent autour d’elle sont intéressants. Cela casse bien souvent la routine habituelle. Les enjeux étaient forts pour cette saison, surtout suite à ce qui c’était déroulé dans la saison précédente. J’apprécie les changements opérés, notamment autour de Peter Quinn. Ce personnage est devenu une sorte d’emblème, surpassant bien souvent l’héroïne alors qu’il n’était qu’un personnage secondaire auparavant. Il en va de même de la part de Saul, changeant lui aussi la direction de son personnage et nous permettant de le découvrir sous un angle complètement différent. Bien entendu, cela a un prix, celui de remettre en place toutes les histoires de chacun des personnages. Le début de la saison n’est donc pas toujours palpitant mais l’intérêt se trouve justement dans la façon dont les personnages vont petit à petit changer et devenir eux aussi d’autres personnes. On connaît très bien Carrie, tous les recoins de sa personnalité mais découvrir Quinn par exemple était un exercice réussi d’une saison passionnante (même si je sais que je suis parmi les rares à avoir autant adoré cette saison).