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Harry Potter, le re-read : Azkaban et le Triwizard Tournament

Publié le 27 juillet 2016 par Thibaultdelavaud @t_delavaud

Ah, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban et Harry Potter et la Coupe de feu… C’est comme L’Empire contre-attaque dans Star Wars, A Storm of Swords dans Game of Thrones, Le Retour du Roi du Seigneur des Anneaux… Bref, vous m’avez compris, c’est la crème de la crème, le cœur du réacteur.

Moody

Brendan Gleeson interprétant Moody Mad-Eye

J.K Rowling nous avait laissé des histoires plaisantes, courtes, aux fins très rythmées mais longues à démarrer. Le tome 3 est en ce sens dans la lignée des deux tomes précédents avec une différence notable : la qualité de la structure narrative. L’intrigue démarre très vite et contrairement aux deux premiers tomes, on ne s’ennuie pas. Bien que denses et riches, les chapitres se suivent avec fluidité. J.K Rowling nous gratifie d’un superbe dénouement dans une atmosphère onirique (loups-garous et animagus, hippogriffe qui s’en va dans la nuit, voyage dans le temps avec échéance à la Cendrillon…) assez proche des contes et légendes d’antan. Le livre est plus sombre que les précédents tomes, emprunt de tristesse et de nostalgie, où Harry découvre la vérité sur la mort de ses parents et comment ils ont été trahis. On en apprend davantage sur les principaux protagonistes (Dumbledore, Snape, Lupin, Sirius) qui se voient confrontés à leur passé.

Harry_Potter_and_the_Prisoner_of_Azkaban

La couverture du tome 3 (ma préférée)

Le tome 4 offre un tout autre visage et marque une rupture dans la saga. Tout d’abord la longueur : le tome 4 est aussi long que les trois précédents tomes réunis. J.K Rowling retombe d’ailleurs dans ses défauts : le début est long et pénible à lire et certains chapitres sont inutiles. Il serait très intéressant de savoir dans quelle mesure l’éditeur a pu intervenir dans la construction du livre. Je pense que celui-ci a été contraint de donner carte blanche à J.K Rowling, intouchable et auréolée du succès planétaire de ses livres (de la même manière que G.R.R. Martin a fait ce qu’il a voulu à partir du tome 4 de Game of Thrones). Mais si on s’ennuie parfois et que la structure narrative est un peu bancale par moments, J.K Rowling transforme la saga en la faisant basculer dans une autre dimension.

Harry_Potter_and_the_Goblet_of_Fire

C’est sur ce point que le tome 4 est le plus intéressant et qu’il est à mon sens le plus réussi de la série. L’ambition et le souffle donnés à l’intrigue rendent la saga épique et universelle, non plus réservée aux seuls enfants et adolescents. Les deux fils conducteurs du tome 4 : le tournoi des champions (une brillante idée) et le retour de Voldemort (dont les tirades ont des accents shakespeariens) permettent de tenir le lecteur en haleine et d’offrir un dénouement surprenant, tragique et magistral. Harry subit les événements et demeure impuissant. Les épreuves qu’il traverse, et au cours desquelles il risque sa vie, constituent un point de bascule irréversible, marquant son passage à l’âge adulte. Et s’il est très maladroit (comme toujours) et pas très futé (heureusement qu’Hermione est là), on se prend d’empathie pour lui, notamment lorsqu’il est torturé par Voldemort et qu’il parvient à s’échapper in extremis, transportant le corps de Cédric, qu’il a vu mourir sous ses yeux, en partie par sa faute.

Dans les tomes 3 et 4, J.K Rowling parvient à rendre son univers plus construit et plus structuré, moins manichéen. Elle introduit également des personnages charismatiques et importants : Lupin, Moody, Sirius, Wormtail… et elle rend Snape encore plus subtil et intéressant à suivre (preuve de l’essoufflement de la saga, parmi les personnages nouveaux, seule Bellatrix sera digne d’intérêt dans les tomes suivants). Les intrigues et le fil narratif des tomes 5, 6 et 7 découlent directement des tomes 3 et 4, les tomes 1 et 2 faisant office d’introduction. 

Sirius-Black

Gary Oldman, interprétant Sirius Black

Et puis, une autre raison pour laquelle le tome 4 demeure mon préféré sont les chapitres The Unexpected Task et le Yule Ball. La naissance de la tension amoureuse entre Ron et Hermione et les maladresses d’Harry et de Ron pour inviter les filles sont très bien rendues, évoquant forcément des souvenirs à chaque lecteur de sa propre adolescence.

J’ai relu ces deux tomes avec un très grand plaisir. Certes, en les relisant, on s’aperçoit de quelques erreurs, de plot holes regrettables et tout n’est pas parfait mais j’ai refermé le tome 4 impressionné et enchanté, comme je l’avais été il y a une dizaine d’années, en songeant : « Good job J.K… Good job ».


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