Le cadavre dans la Rolls

Par Mpbernet

Hollywood. L'agent Powers, un colosse de flic en patrouille, découvre le cadavre de Tony Aliso, producteur véreux de films minables, exécuté proprement dans le coffre de sa Rolls, sans chaussures, les yeux collés, les mains liées dans le dos …  chaque détail compte ... L’enquête est confiée à l’équipe de la Criminelle du LAPD, dirigée par Harry Bosch, le héros récurrent de Michael Connelly, secondé par Edgar et Rider.

C’est la première fois que j’ouvre un polar de cet auteur fameux. J’apprécie la rigueur et l’inventivité de l'inspecteur Bosch, un homme entier, courageux, acharné. Dans cette affaire, lui et ses coéquipiers  vont croiser le chemin des autres systèmes d’enquêtes : le FBI, l’entité chargée de la traque du crime organisé, les Affaires Internes … chacun souhaitant capter l’investigation qui risque de déboucher sur un truc énorme. Car Tony Aliso, le producteur de navets aux filles dévêtues avait mis au point une combine de lessiveuse à argent sale particulièrement efficace : depuis des années, il recyclait l’argent liquide des gangsters de Las Vegas dans des productions de films  bidons, et reversait en factures très présentables l’argent des « investisseurs », non sans avoir prélevé sa commission au passage. Mais il y eut un hic : l'annonce d'un imminent contrôle fiscal approfondi qui risquait de faire découvrir le pot-aux-roses ... Qui a donné le tuyau à l'administration fiscale, qui avait intérêt à dénoncer Tony Aliso ?

Car au fil du temps et de ses allers-et-retours entre Vegas et la Cité des Anges, il aurait tout de même amassé un magot de deux millions de dollars, et lorsqu’il revenait de Las Vegas le soir du meurtre, il en trimballait près d’un demi lorsqu’il a été assassiné. Son épouse, Véronica, déclare ne rien savoir de ses activités financières. Pourtant, elle n’ignorait pas que son mari entretenait une liaison à Las Vegas … une ville qu’elle connaît bien puisqu’elle y est née …

L’enquête est complexe, pleine de fausses pistes et de retours à la case départ, avec en prime un agent fédéral infiltré, des accusations de manipulation de preuves à l’encontre de Bosch, ses retrouvailles avec Eléanor, une ancienne du Bureau d’Investigations jadis virée et qui a fait de la prison (il faudra que je trouve le roman qui raconte cette histoire !) et essaie de s’en sortir comme joueuse de poker professionnelle et dont il est profondément épris …

Je crois que je viens de retrouver un héros super sympathique et surtout un narrateur super-doué, qui raconte des histoires compliquées de façon claire, avec des dialogues crédibles et des retournements de situation à la logique implacable. Je retrouve avec délectation les arcanes de la police américaine et ses noirceurs comme dans les séries « Les Experts », bref, de sacrés bons moments de lecture pas démodés pour un dollar – même si ce polar est paru en 1998. Et, cerise sur le gâteau, dans ma bibliothèque familiale de vacances, qui compte au moins 2000 bouquins, j’ai trouvé six des autres romans de Michael Connelly !

Le cadavre dans la Rolls, polar de Michael Connelly, collection "Points" aux éditions du Seuil, en format poche, 512 p., 8,50€