Voilà, l’édition du Paléo « 40+1 » s’est terminée il y a peu. J’y étais, j’aimerais vous en parler, mais je ne sais pas vraiment comment pour le moment. Je peux vous parler des concerts auxquels j’ai assisté, mais vous avez déjà lu dix fois leurs reviews dans les journaux, vu les deux cent photos de vos amis, voire vous-mêmes vous y étiez. Je pourrais vous parler de l’ampleur du festival, vous dire que quand même, on voit que tout ça c’est « bien organisé », « oui on voit que c’est une mécanique bien huilée », mais non. Pas besoin, vous le savez. Ou du moins vous vous en doutez. Qu’est-ce qu’il reste? L’ambiance! « Oui parce que quand même, cette ambiance au Paléo »… Euh non. Non plus. Je pourrais éventuellement revenir sur la question « vous avez vu, ils ne fouillent pas les sacs à l’entrée, est-ce bien raisonnable, par les temps qui courent » ? Non, je plaisante.
Je vais quand même dire quelques mots à propos des concerts. 1) Muse: c’était sympa. Oui parce que le son était bon et que c’était cool d’entendre quelques chansons. Ces mecs sont des machines (pas un compliment). 2) Iron Maiden: j’aurais bien aimé que ce soit marrant mais on n’entendait rien (sorry). 3) Coilguns: presque étrange de les voir sur une si grande scène, l’ambiance n’était évidemment pas pareille que lorsqu’ils jouent dans une cave. Mais très cool de les voir quand même, ils sont vraiment super! 4) Massive Attack: mon concert préféré de tous. C’était une première et je n’ai vraiment pas été déçue. Tout était bien. Voilà pour ce qui est de la musique mais c’était énoncé au départ, que ce serait bref. Ha oui j’ai failli oublier l’expo photo de Mehdi Benkler qui était géniale.
Ils sont drôôôôôles! Non?J’en suis arrivée à me poser la question: au fond, pourquoi est-ce qu’on y va à ce festival? Pourquoi est-ce que chaque année on (je) hésite au moment d’acheter un billet parce qu’on (je) n’a pas envie d’attendre des heures sur leur site, mais au final on (je) galère quelques jours avant pour trouver un billet? Ben en fait, je crois qu’on y va pour les gens. Bon, sans exclure ceux qui y vont vraiment pour la musique. Mais si vous y réfléchissez, vous y allez soit parce que vous voulez passer un moment cool avec quelqu’un, vous allez y croiser des gens que vous connaissez, vous allez même revoir des gens que vous n’avez pas vu depuis longtemps… et s’il n’y a rien de tout ça, hé bien vous n’y allez pas.
Au moment où m’est venue l’idée d’envisager le festival du « côté des gens » – si je peux le dire ainsi – j’ai commencé à mieux regarder autour de moi. Je suis restée assise de longs moments à les regarder, les observer, attraper quelques bouts de conversations. Et c’est là que les choses sont devenues intéressantes. Autour de moi, il y a de tout. Absolument de tout! J’ai vu un homme d’une soixantaine d’années avec sac à dos + banane + trousseau de clé à la ceinture + chaussettes dans les sandales ; des filles en short taille haute, beaucoup, beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de filles en shorts taille haute ; des familles avec enfants, avec ados, avec grands parents; j’ai même vu une petite fille qui assistait au premier concert de sa vie et sa joie était incroyable ; des jeunes et des vieux bourrés ; des babas nostalgiques ; des gens en chaises roulantes ; des vieux hardeux drôles, des coupes afros, enfin vous saisissez l’idée. De tout.
Finalement c’était assez agréable de les regarder tous se marrer (enfin la plupart, mais ceux qui s’engueulent sont tout aussi marrants), les observer découvrir des trucs, les entendre chanter avec émotion des morceaux entendus 2 millions de fois… et s’imprégner d’une ambiance globalement positive, même si chiante parfois vu la densité. Les gens s’embrassent, les gens pleurent, les gens rient, les gens s’amusent. Et que probablement grâce/à cause de tout ça, les douze milliards de familles, gamins, vieux, couples, ados hurlants, nanas en taille haute, hommes à barbes et moi, continuerons à fouler les petites bosses qui font mal au dos (je suis vieille) de cette satanée plaine de l’Asse.
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Crédits photo:
Photo 1: ©L.Flusin
Photos 2 et 8: ©P.Descombes
Photo 3: ©B.Soula
Photo 4: ©J.Rattaz
Photos 5, 6, 8: ©M.Duperrex