Par Thomas Haeflin - 26/07/2016 | 3:25
Le rapport du BCAH se base sur des statistiques récemment publiées par le ministère libyen de l'Education. Selon ses statistiques, environ 279 000 élèves sont privés de scolarisation dans le pays. Suite aux combats dans le pays, les écoles sont fortement dégradées, partiellement et parfois totalement. Et quand elles ne sont pas détruites, il n'est pas rare qu'elles soient reconverties en centres d'hébergement pour les déplacés, comme à Benghazi par exemple, ville située à 1 000 kilomètres à l'est de Tripoli et théâtre depuis deux ans maintenant de violents combats entre les forces de sécurité et des djihadistes appartenant principalement au groupe Etat islamique. En décembre 2015, seulement un tiers des 254 écoles de la ville avaient ouvert.
Le rapport du BCAH révèle donc l'ampleur de tribut que la jeunesse paie en Libye mais l'éducation est loin d'être la seule conséquence humanitaire de l'instabilité politique et sécuritaire qui règne dans le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
La conquête de Syrte par l'Etat islamique en mai 2015 a été à l'origine d'une fuite massive des habitants. Et, selon les Nations unies, la majorité des 35 000 personnes déplacées depuis que les forces du GNA, le gouvernement d'union nationale, ont entrepris de reprendre la ville tentent de trouver refuge à l'ouest, à Banu Walid et Misrata.
Les municipalités et le GNA peinent à répondre aux besoins entraînées par cet exode massif. L'eau et la situation des installations sanitaires se détériorent rapidement et les hôpitaux manquent de lits et de matériel médical alors que le nombre de patients ne cesse de croître.