Ces émotions qui vous divisent, vous mettent mal à l'aise, qui font que vous ne pouvez plus vous aimer vous-mêmes et surtout que vous ne pouvez plus vous sentir aimés par Dieu, vous empêchent de vous épanouir et ne vous feront jamais progresser. Un des points fondamentaux liés à ce thème du bien et du mal, donc par là même à l'éthique en général, est que nous luttions contre notre tendance à nous indigner. Révoltez-vous plutôt contre les réactions primaires qui vous obligent à juger. Vous n'êtes pas à la place de cette personne.
De l'absence de jugement découlent tout naturellement l'amour pour les ennemis et le pardon des offenses qui deviennent de plus en plus aisés. Nous ne pouvons pas progresser sans accepter de changer, nous ne pouvons pas changer et rester le même, nous ne pouvons pas nous ouvrir à une autre vision tout en conservant la vision ancienne.
La première démarche, c'est de ne plus condamner et d'essayer au contraire de nous mettre à la place de l'autre. A partir de là, selon ma compréhension, j'agis. Je ne dis pas qu'il faut laisser violer votre fille de douze ans sous vos yeux. Intervenez en fonction de ce qui vous paraît juste. Ce que je dénonce aujourd'hui, ce sont les réactions émotionnelles et mentales qui nous conduisent à rejeter et à nier l'autre parce que ses actes ne coïncident pas avec notre manière de voir. Si l'attitude d'amour et de compréhension avait été plus répandue, les condamnations mutuelles au nom du bien et du mal auraient moins ravagé l'humanité.
Arnaud Desjardins
En relisant les Evangiles
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