American Nightmare 3 : Elections // De James DeMonaco. Avec Frank Grillo, Elizabeth Mitchell et Mykelti Williamson.
La Purge annuelle est de retour. Après deux volets plus ou moins médiocres, celui-ci cherche à être complètement différent. Si par moment American Nightmare 3 rejoue la compilation de scènes de Purge comme cela pouvait être le cas dans le second volet (et c’était l’un des échecs du second), le film sait nous réserver quelques surprises. Notamment en termes de gore et d’horreur. L’horreur se trouve être un poil plus efficace même s’il est difficile de frissonner devant American Nightmare de manière générale. Je pense cependant que ce troisième volet est celui de la maturité, celui qui s’émancipe un peu de la construction du premier volet afin de raconter une histoire passionnante avec des dialogues souvent peu intéressants. Il y a donc tout un tas de raccourcis qui sont utilisés (et que l’on voit même venir à des kilomètres). Une balle traqueuse ? Bien entendu. Un guet-apens dont on peut se sortir simplement en sifflant ? Bien entendu. Un hélicoptère ? Bien entendu. Et le film enchaîne les erreurs de ce genre là qui rendent le tout trop facile quand il le faut et artificiellement trop compliqué quand il ne le faut pas vraiment. Le manque d’équilibre dans le scénario vient décevoir un film qui avait pourtant tout pour réussir.
Une sénatrice américaine se lance dans la course à l'élection présidentielle en proposant l'arrêt total de la Purge annuelle. Ses opposants profitent alors d'une nouvelle édition de cette journée où tous les crimes sont permis pour la traquer et la tuer...
Ce que j’ai tout de même apprécié au travers de American Nightmare 3 c’est le sous texte politique. Le film sort en pleine année électorale aux Etats-Unis et raconte l’histoire d’une sénatrice qui se présente pour devenir Présidente et éradiquer la loi qui a créé la Purge dans la Constitution américaine. Elizabeth Mitchell ne fait rien de bien exceptionnel au travers de son jeu que j’ai trouvé parfois un peu nian-nian mais c’est quelque chose que l’on sait depuis quelques années désormais où son jeu s’est détérioré. Mais la politique est importante dans ce film et c’est justement sur une partie de la mythologie de la franchise que American Nightmare 3 décide de se concentrer. Outre le côté 24h Chrono « on doit protéger une sénatrice » qui donne son lot de scènes d’actions appropriées au bon moment, le propos est présent et permet une réflexion sur la politique américaine et le fait que les politiques sont tous des pourris. Quand le peuple ne veut pas croire que la sénatrice sera capable de changer les choses est quelque chose d’intéressant car je pense qu’actuellement personne ne voit de futur en Clinton ou Trump et qu’il faudra choisir par dépit. Il n’y a pas de nouveau Obama.
Du coup, American Nightmare 3 est un semi-échec, en grande partie à cause d’un scénario qui met un coup d’accélérateur toujours un peu trop tard. Le film est aussi plus ambitieux et moins mauvais que les précédents. Il parvient à montrer le vrai propos qu’il y a derrière ces films depuis le début : la défense par les purgés de la démocratie sous toutes ses formes. On retient également le côté cynique de la chose tant l’humour reste un élément à part entière. La séquence devant le magasin avec ces adolescentes assoiffées de sang était plutôt cocasse finalement. Malgré la violence omniprésente et souvent gratuite, American Nightmare 3 est une série B qui descend parfaitement de Saw et cie et montre ici qu’elle est capable de beaucoup plus que l’on ne pourrait l’imaginer.
Note : 5/10. En bref, agréable mais point exceptionnel.