Si, avec sa licence de monnaie électronique (déléguée par PrePay Solutions, les fonds collectés étant déposés auprès de Barclays), il ne s'agit pas (techniquement) d'une véritable banque, Tide n'en vise pas à moins à offrir, autour d'un simple compte courant, les services nécessaires pour opérer une activité professionnelle mieux que ne le permettent les établissements traditionnels. D'emblée, la startup se démarque de la concurrence en proposant la première solution exclusivement mobile sur son marché.
Tout le reste est à l'avenant : la petite nouvelle cherche avant tout à simplifier la vie (financière) de ses clients, en leur apportant les outils qui vont faciliter et accélérer leur quotidien. Cela commence dès l'ouverture d'un compte, dont il est promis qu'elle ne prendra que 3 minutes, après vérification de l'identité du demandeur, via la capture vidéo de son passeport ou de son permis de conduire. Une fois cette formalité remplie, le client dispose d'un RIB standard et obtient une carte de débit.
Plus original que les moyens de paiement et solutions d'encaissement, la plate-forme de Tide comprend également un ensemble de capacités, qui, sans être révolutionnaires, soulignent son extraordinaire attention aux préoccupations des entrepreneurs. Par exemple, la catégorisation automatique des transactions enregistrées est ici exploitée – en association avec la possibilité de capturer et associer les reçus et factures correspondants – dans le but de fluidifier les traitements comptables.
Les lourdeurs administratives peuvent même être encore réduites grâce à l'intégration directe avec certains services de gestion en ligne (tels que Xero ou FreeAgent). Les opportunités d'extension sont d'ailleurs quasiment infinies, puisque la jeune pousse met des API (« interfaces de programmation applicative ») à la disposition de ses clients, leur permettant de la sorte de connecter automatiquement leurs comptes bancaires avec leurs propres outils (voire de créer des applications spécifiques).
Il faudrait aussi évoquer les fonctions de délégation d'accès (contrôlé) aux collaborateurs ou, plus globalement, les mesures de sécurité mises en œuvre. Enfin, l'argument le plus convaincant de Tide sera son prix, puisque tout est gratuit, à la seule exception des virements, facturés 20 pence (et encore faut-il noter qu'ils sont exécutés en temps réel, sur le réseau Faster Payments). En fait, son modèle économique repose sur l'ajout de services tiers (les transferts internationaux devraient ainsi arriver prochainement).
Alors que les besoins sont immenses, elles ne sont pas nombreuses, les néo-banques qui osent s'attaquer au marché des PME. Il faut donc saluer la naissance de Tide et son ambition d'éradiquer les frustrations et pertes de temps liées à la gestion des finances des entreprises. Et espérons que son exemple en inspirera d'autres…