« Un jour je t’ai vu. Cette ombre artificielle sur les yeux. Ce gravier de l’aire de jeu sous tes semelles. Quatre ou cinq d’eux avec toi. Assis. Manteaux serrés sous le menton et les yeux vigilants pleins de fumées de clopes. »
Présentation de l’éditeur
Une fille est une chose à deminous plonge dans les replis intimes de l’existence d’une fille en devenir.
La voix âpre et puissante de sa narratrice, grandie au sein d’une famille brisée, dans une Irlande écrasée par le poids de la religion, happe littéralement le lecteur dans un flux de conscience cru et poétique. Soliloque enragé, solaire, le texte saisit parfaitement les ambiguïtés de cet entre-deux, de ce temps où l’on est une fille, pas encore une femme. La violence, l’amour filial et fraternel, la découverte de soi, de la sexualité, la honte chevillée au corps : rien n’échappe au talent de l’auteur.
Notre avis
Sorti à la rentrée de septembre dernier-il est temps d’en parler- ce premier roman irlandais est un brai bijou qui nous fait vivre de l’intérieur la vie d’une adolescente qui grandit dans la campagne irlandaise, avec un père absent, une mère dévote et un frère un peu attardé et un oncle incestueux, on voit un peu le tableau à la Zola...
Récit angoissant déconcertant parfois glauque, le premier roman d’Eimear McBride qui a mis 10 ans à être fait penser au meilleur de la littérature féminine, notamment Virginia Woolf dans sa manière de sonder l’âme féminine ses angoisses et ses atermoiements.
Une langue viscérale, chaotique, fiévreuse pour un roman à lire même si l’été n’est pas forcément la période la plus recommandable pour cela.