De nouvelles inondations ravagent la Belgique. Le mois dernier a été, au niveau mondial, le mois de juin le plus chaud depuis qu’on prend des mesures de température. Depuis 14 mois, ce record mensuel est battu chaque fois. Les attentats, fous, sanglants et aveugles, n’arrêtent pas de s’accumuler. Les hommes politiques utilisent un discours de plus en plus fermé et sécuritaire, et ça marche : de Trump à Erdogan, en passant pas d’autres, le peuple appuie ces énergumènes qui n’ont réellement en tête que leur pouvoir et leur ostracisme. Où allons-nous ?
Comment ne pas se poser de questions ? Comment rester insensible à toutes ces dérives ? Comment pouvoir se mettre en marche alors que tout nous retarde ? Comment continuer à garder ne fut-ce qu’une once d’espoir ?
Au moment où je me décide enfin à écrire ce billet qui me trotte dans la tête depuis quelques jours, le soleil américain se défile et laisse la place à l’obscurité annonciatrice de l’orage. C’est un signe.
Le pire, dans tout ça, c’est que nous ne pouvons pas y faire grand chose. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut rien y faire. Mais quand même, la marge de manœuvre individuelle est bien maigre.
Elle est aussi utopiste. Hier, j’ai eu une discussion intéressante avec mon beau-frère qui m’accueille ici. J’avais accepté de donner un peu plus d’argent que je n’aurais dû pour une fondation culturelle, alors que je rechigne à donner quelques pourboires au restaurant. Mais pour moi, si nous voulons nous sortir du marasme mondial dans lequel nous nous enfonçons, il n’y a que quelques portes de sortie : la culture, l’éducation, l’ouverture plurielle… Ces portes de sortie ne débouchent pas sur un horizon lumineux immédiat, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais il faut y croire. Même si ce n’est pas facile. Les autres portes – l’exclusion, le sécuritaire, le renfermement sur soi, l’égoïsme consuméral, etc. – ne débouchent que sur des impasses. Elles sont rassurantes un temps. Mais à long terme ?
Or, c’est plus que jamais le long terme qu’il faut viser, parce que c’est la seule issue. Dresser les gens les uns contre les autres, construire des murs, ignorer ou mépriser ceux qui sont différents… ne peuvent mener qu’à l’isolement et la régression.
Sommes-nous encore capables de prendre l’autre voie, celle du partage, de l’accueil, de la construction commune ? J’en doute. Et pourtant…