Nous le savons, 2015 avait déjà été une année difficile pour les Roms. Près de 11 000 demandes d’OQTF, des milliers réalisées par la force. D’après les associations, les premiers mois de 2016 s’annoncent plus terribles encore, alors que les discours officiels, la main sur le cœur bien sûr, vantent l’«intégration» des populations concernées. Que des mots. Réduits aux bidonvilles et habitués aux expulsions à répétition, aux déplacements contraints, les Roms peinent ainsi à se sédentariser et à s’inscrire durablement dans les cursus classiques, éducatifs ou autres, comme l’entrée dans le monde du travail, là où des tentatives sont désormais à l’œuvre. L’État mène une guerre qui ne dit pas son nom et trahit ses missions élémentaires. Celle de l’urgence de solidarité. Celle du devoir d’accueil dans des conditions humaines.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 26 juillet 2016.]