Parti de Proust et Bergson, j'en suis arrivé, au hasard des liens HTML, au Tour de la France par deux enfants, que j'ai lu d'une traite. Que l'on apprend facilement ses leçons quand elles sont racontées comme une histoire ! Le livre a été écrit par Augustine Fouillée, femme, mère et grand mère de philosophes. Ce livre a été tiré à plus de huit millions d'exemplaires. Des générations de Français y ont appris à lire et y ont découvert leur pays.
Deux frères orphelins quittent la Lorraine, à pieds, après la guerre de 70, pour retrouver la France et demander asile à la France. Chemin faisant, ils découvrent la France, sa géographie et son histoire, et surtout ils reçoivent une leçon de vie. Le livre se termine sur "devoir et patrie". Pour autant, ce n'est pas une patrie revancharde. On y loue le "deserving poor", comme disent les Anglais. Aucun obstacle ne résiste à la volonté. On y voit une France de gens modestes, qui font, individuellement ou collectivement, de grandes choses. Les grands hommes, eux-mêmes, se sont élevés par leurs seuls mérites, et n'ont eu de combat que l'intérêt collectif. Jeanne Darc (écrit comme cela) en est l'exemple même. "Les autres nations ont eu de grands capitaines qu’ils peuvent opposer
aux nôtres. Aucune nation n’a eu une héroïne qui puisse se comparer à
cette humble paysanne de Lorraine, à cette noble fille du peuple de
France." La France n'y est pas triomphante. Au contraire. Elle perd souvent tout. For l'honneur. La France s'est fondée sur une défaite, celle de Vercingétorix. L'histoire se termine dans la ferme du bonheur. Cultivons notre jardin ? Ou, heureux, qui, comme Ulysse... ? Idéal français ?