Aliens, le retour (Aliens). 2 heures 34. Grande Bretagne – États-Unis. Science fiction – Épouvante. Sortie en France le 8 octobre 1986. Réalisé par James Cameron avec Sigourney Weaver, Michael Biehn, Lance Henriksen, Bill Paxton, Paul Reiser, Carrie Henn, Jenette Goldstein, William Hope, Al Matthews, Mark Rolston, Ricco Ross, Daniel Kash, Colette Hiller…
Après 57 ans de dérive dans l’espace, Ellen Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quant à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage… planète où plusieurs familles de colons ont été envoyées en mission de « terraformage ». Après la disparition de ces derniers, Ripley décide d’accompagner une escouade de marines dans leur mission de sauvetage… et d’affronter à nouveau la Bête.
« Et qu’est ce qu’on fait si une bestiole nous fonce dessus, on lui crache à la gueule ? »
C’est dans la foulée du premier volet que je me suis décidé à revoir « Aliens, le retour ». Comme son prédécesseur, si j’en gardais un très bon souvenir, cela faisait quand même un sacré moment que je ne me l’étais pas revu et j’étais assez curieux de voir comment ce long métrage avait pu vieillir. C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai inséré mon Blu-ray dans mon lecteur.
Très rapidement, je me suis de nouveau plonger dans ce scénario écrit par James Cameron, Walter Hill et David Giler. Fidèle à ce que l’on attend d’une suite, on retrouve ici les principaux ingrédients qui ont fait le succès du premier film et bien entendu, tout est exagéré par deux. Plus d’action, plus d’humour, plus de rythme et surtout plus d’Alien pour que le spectateur en aient pour son argent.
A l’écran, le résultat est efficace je ne le renie pas. C’est très fun, on s’amuse et une nouvelle fois, bien que je connaisse l’issue finale, j’ai de nouveau été captivé de bout en bout. Ce qui est dommage, c’est qu’à force de vouloir pousser le scénario dans le divertissement brut, ce récit perd un peu en intensité. Le fond me parait moins percutant et l’ensemble est beaucoup trop léger surtout lorsque l’on garde en tête le premier film.
Devant la caméra, Sigourney Weaver (Ellen Ripley) reprend son rôle avec efficacité. Son personnage commence petit à petit à devenir la femme badass que l’on attend et ce n’est pas une grande surprise quand on connait un peu le cinéma de James Cameron. Avec plus de légèreté, la comédienne possède ainsi plus de liberté pour faire évoluer son rôle et c’est toujours une joie que de la voir dégommer de l’Alien, son face à face avec la Reine restant assez mémorable.
J’ai beaucoup aimé également Michael Biehn (Le Caporal Dwayne Hicks). Il est très à l’aise dans ce registre et même si il faut attendre un peu avant que son personnage prenne toute son importance, il s’en sort très bien. Bill Paxton (W. Hudson) m’a amusé aussi mais j’aurais quand même bien aimé que son personnage soit traité avec un tout petit peu plus de sérieux. Son côté hystérique m’a parfois un peu ennuyé même si le jeu de l’acteur sauve les meubles.
Plus léger, j’ai apprécié aussi Paul Reiser (Carter J. Burke). Il manque peut-être un peu de charisme dans cette troupe mais il joue bien avec l’ambiguïté de son rôle. C’est la tête à claque par excellence et en même temps, on n’arrive pas vraiment à le détester foncièrement. Il représente juste bien la bêtise et l’égoïsme de la nature humaine tout en faisant un petit parallèle avec l’exploitation d’une société au détriment de ses salariés comme le premier opus l’avait fait auparavant avec plus de réussite néanmoins.
Le reste de la distribution fait le job. On est pas mal dans le cabotinage et dans la surenchère avec de beaux clichés sur le marine américain mais ça fonctionne. La jeune Carrie Henn (Rebecca « Newt » Jorden) est sympathique, William Hope (Gorman) un poil trop léger pour le statut qu’on lui donne et j’aurais aimé que l’on voit un peu plus Al Matthews (Apone).
Dans le cabotinage et la surenchère extrême, il n’y a que deux acteurs avec qui j’ai eu un peu plus de mal. Mark Rolston (Drake) qui ne m’a jamais paru crédible même si l’acteur est habitué à jouer ce type de personnage ainsi que Jenette Goldstein (Vasquez) dont chaque apparition m’a pas mal agacé. Le traitement de son rôle est beaucoup trop exagéré à mes yeux ce qui fait perdre un peu plus en intensité au film lorsqu’elle apparait.
Si le mythe a été lancé par Ridley Scott, l’idée que chaque volet se voit doté d’un nom prestigieux me plait bien. Cela me plait encore plus lorsqu’il s’agit de James Cameron qui m’a rarement déçu. C’est une nouvelle fois le cas ici avec une réalisation très propre et très efficace. Le réalisateur reprend bien le flambeau, on retrouve bien les principaux traits de caractère de cette franchise tout en ressentant la patte du cinéaste.
L’idée de continuer l’intrigue en apportant une nouvelle vision est fort judicieuse est payante à l’écran. On a ainsi la même base sans jamais trop ressentir la répétition où le moindre copier-coller même si une nouvelle fois, on a de pauvres bougres pas toujours très futé qui vont devoir survivre à une méchante bébête dans l’espace.
Niveau technologie et visuel, cette suite vieillit un peu mieux que le premier film ce qui est logique aussi puisqu’elle est plus récente et possède un budget plus conséquent. J’ai bien aimé retrouver ses différents décors bien exploités et assez variés. Je ne reviendrais pas non plus sur le look des Aliens qui est excellent. Chacune de leurs apparitions sont simplement jouissives avec comme apogée la fameuse Reine qui en impose.
Comme pour le scénario, mon seul petit bémol c’est que l’on perde un peu en intensité. L’épouvante est toujours là avec quelques bons passages comme ses Aliens que l’on voit dans les conduits mais globalement, l’atmosphère bien qu’excellente est quand même moins tendue. On est beaucoup trop dans le divertissement plutôt que dans la recherche d’un véritable climat d’angoisse. La musique signée James Horner n’en demeure pas moins très bonne pour accompagner tout ça.
Pour résumer, si ce long métrage ne parvient jamais à égaler le premier film, « Aliens, le retour » reste néanmoins un excellent divertissement qui nous en donne pour notre argent. Plus d’Aliens, plus d’action, plus d’humour pour un film qui veut faire plaisir aux spectateurs sans forcément aller beaucoup plus loin. Les thématiques sont toujours là, moins approfondies, et la tension redescend un peu mais le résultat reste fun et percutant. Une excellente suite que j’ai revu avec beaucoup de plaisir et qui me captive toujours autant.