C’est au troisième chapitre de ce livre qu’est définie l’information, qui doit avoir un émetteur et un récepteur. S’il n’y a pas de récepteur capable de comprendre, l’information n’est que bruit. Mais les trois auteurs de ce livre ne prétendent pas que la nature porte un message écrit d’avance. Comme Darwin, ils pensent qu’il n’y a pas de programme pré-établi. Leur thèse part du fait que les êtres matériels disparaissent mais qu’on trouve dans ceux qui leur succèdent des éléments immatériels venus du passé, qu’ils comparent aux langages. Sexualité, prédation, communication ne seraient qu’au service d’un message élaboré au fur et à mesure et adressé au futur. Je ne saurais donner un exemple sans réduire le propos des auteurs. Ce sont des pistes de réflexion à partir de cette idée : « la lutte pour l’existence n’est pas celle des êtres, mais des messages qui passent à travers eux et dont ils sont les hôtes éphémères ». Il ne s’agit pas d’individus mais d’espèces, voire d’écosystèmes. On rencontre des loups et des paysages. Des codons d’ADN et des termitières. La Terre même y est considérée comme un être vivant. Et la complexité où s’aventure la vie n’est peut-être qu’une des possibilités de l’avenir. Et le titre révèle un parti-pris : la vie n’est pas construite comme un arbre généalogique mais plutôt comme un écheveau dont le fil sert à former les trames de toiles…