Et voilà, j’ai enfin rattrapé mon retard sur cette série qui compte déjà neuf tomes. Si les premiers tomes de ce spin-off visant à approfondir l’univers de XIII se concentraient à chaque fois sur l’un des personnages-phare de la saga, les suivants avaient plutôt tendance à s’intéresser à des personnages secondaires, parfois assez méconnus comme Billy Stockton ou plus récurrents comme Betty Barnowsky. Ce huitième opus de XIII Mystery met en scène Martha Shoebridge, qui n’apparaît qu’au tout début de la saga.
Chaque tome de cette saga étant attribué à un duo inédit d’auteurs (tandis que Jean Van Hamme garde un œil sur l’ensemble afin d’éviter au maximum les incohérences scénaristiques), le lecteur ne sait jamais trop à quoi s’attendre. Ici, Frank Giroud et Colin Wilson s’attaquent donc à la femme alcoolique qui sauva XIII lors du Tome 1 (Le jour du soleil noir). N’ayant pas vraiment fait long feu au sein de la saga, le lecteur ne savait vraiment pas grand-chose du médecin et même le Tome 13 (l’Enquête) ne révélait pas beaucoup plus. Heureusement, ce spin-off est là pour combler les zones d’ombre.
Ce tome débute lorsque l’obstétricienne fait la connaissance du député William Sheridan à une Garden party chez les Fitzsimmons. L’idylle qui s’installe entre les deux n’est pas vu d’un bon œil par tout le monde et surtout pas par l’assistante de William, qui va nous faire une petite fixette sur Martha et contribuer à la déception amoureuse qui la poussera à boire et à finir radiée de l’ordre des médecins.
Après un tome plutôt axé sur l’action, cette saga parallèle nous propose un thriller sentimental beaucoup plus lent, mais pas forcément moins efficace. Bon, certes, en voulant insérer sa petite histoire dans la grande, Frank Giroud finit par utiliser des ficelles un peu trop grosses. On a donc du mal à croire à cette liaison improbable entre la petite Martha et le futur Président des États-Unis et le fait de constater à quel point la petite est finalement liée à la famille Sheridan en surprendra donc plus d’un car on la croyait totalement étrangère à tout cela.
Mais, malgré ces liens un peu artificiels et capillo-tractés, l’auteur dresse néanmoins un portrait assez intéressant de Martha et dévoile même une part sombre assez inattendue de William Sheridan. Au fil des pages, on finit même par oublier le manque de crédibilité de l’intrigue pour s’attacher à cette femme un peu trop naïve qui se laisse embarquer dans une histoire d’amour riche en manipulations et aux conséquences psychologiques importantes. De plus, j’aime beaucoup le dessin de Colin Wilson (La jeunesse de Blueberry, Wonderball, Du Plomb Dans La Tête).
Bref, un bon tome… qu’il serait même intéressant de lire avant d’entamer la lecture de la série principale.