MONDE > Turquie : Erdogan a présidé un conseil de sécurité à Ankara

Le président Erdogan, de retour à Ankara pour la première fois depuis le putsch manqué, dirigeait mercredi une réunion du Conseil de sécurité nationale (MGK) avant l'annonce d'une "décision importante" au pays secoué par une purge touchant 50.000 personnes.

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Le président turc Erdogan lors des funérailles d'une victime du putsch, le 17 juillet 2016 à Istanbul I AFP/Archives ARIS MESSINIS

Cette décision que Recep Tayyip Erdogan a annoncée à ses sympathisants à Istanbul, sans autre précision, a fait l'objet de moult spéculations hier, alors que les chiffres des personnes suspendues, limogées, mises en examen ou arrêtées donnaient l'ampleur de la purge toujours en cours dans le pays. Cinq jours après la tentative de coup d'Etat ratée ayant fait plus de 300 morts, environ 48.000 personnes, policiers et enseignants, ont été suspendues ou limogées, selon le comptage du quotidien Hürriyet. Plus de 9.000 suspects ont été placés en garde à vue ou arrêtés, dont des généraux de haut rang accusés d'avoir participé au complot, selon les différents chiffres des autorités. On ignore si ces personnes sont comptabilisées. Le président a entamé une réunion du MGK, composé de hauts responsables militaires et de ministres liés à la défense et la sécurité intérieure. Il a ensuite présidé une réunion du gouvernement.C'est dans une capitale éprouvée par la tentative de renversement du régime -qui a représenté la plus grave menace au règne de 13 ans du président Erdogan sur la politique turque- que des raids de F-16 et d'hélicoptères d'attaque, volant à basse altitude, ont ruiné des parties du parlement et du siège de la police, traumatisant ainsi les Ankariotes. Les abords du palais présidentiel, qui accueillait les deux réunions, ont également été lourdement bombardés par les mutins.Erdogan galvaniséL'armée de l'air a frappé de nouveau des positions en Irak contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), signifiant à ceux qui pouvaient encore en douter que M. Erdogan avait repris le contrôle absolu de l'armée de l'air. Si l'identité des responsables du coup d’Etat reste floue, l'armée de l'air est soupçonnée d'y avoir joué un rôle central. Son ex-chef, le général Akin Oztürk, se trouve derrière les barreaux en attente de son procès. Ces événements dramatiques ont apparemment galvanisé le dirigeant auprès des foules stambouliotes. Il a appelé ses sympathisants à continuer de montrer leur soutien, en descendant nombreux dans les grandes villes comme son fief politique Istanbul, mais aussi ailleurs, comme Ankara ou Izmir (ouest). Un responsable turc a indiqué à nos confrères de l’AFP que le président était arrivé à Ankara mardi soir, où il a reçu, pour la première fois depuis le coup d’Etat, un dirigeant étranger pour une réunion bilatérale. La présence du Premier ministre géorgien Guiorgui Kvirikachvili, signifie ainsi que la vie reprend son cours en Turquie... VF