Independence Day : Resurgence // De Roland Emmerich. Avec Liam Hemsworth, Jeff Goldblum et Bill Pullman.
"They love our monuments"
Roland Emmerich s’est égaré avec cette suite de son blockbuster de 1996. L’idée n’était pas forcément mauvaise, celle de fêter les 20 ans de son film vedette. Sauf que le résultat est loin d’être à la hauteur des attentes. C’est donc avec un film crétin et mauvais que l’on se retrouve, assumant son spectateur de séquences aux dialogues toujours plus étranges les uns que les autres. On a l’impression que le cinéma vient de régresser tout d’un coup, comme si Roland avait été de faire une mauvais parodie de son film culte. Pourtant, il y a des idées là dedans. La première partie fourmille de descriptions compliquées de ce qui se passe, de dialogues qui tentent d’être intelligents au milieu d’autres qui n’ont pas forcément de sens. Mais le film s’éparpille, raconte l’histoire de tout un tas de personnages (notamment les enfants, qui en plus de ne servir à rien, sont aussi irritants que ceux de Under the Dome). Dès que quelque chose devient trop compliqué à expliquer, Independence Day : Resurgence ne fait rien à part tomber dans les pires pièges du genre. Ceux du silence radio, passant alors à des séquences drolatiques pour tenter de faire oublier au spectateur que ce qui précédait ce dialogue était intéressant pour la suite de l’histoire.
Nous avons toujours su qu'ils reviendraient. La terre est menacée par une catastrophe d’une ampleur inimaginable. Pour la protéger, toutes les nations ont collaboré autour d’un programme de défense colossal exploitant la technologie extraterrestre récupérée. Mais rien ne peut nous préparer à la force de frappe sans précédent des aliens. Seule l'ingéniosité et le courage de quelques hommes et femmes peuvent sauver l’humanité de l'extinction.
On peut au moins gagner là dedans les « vieux » qui sont là depuis le début. Je pense à Jeff Goldblum qui parvient à donner au film une allure un peu plus intéressante (mis à part le fait qu’on lui ait collé Charlotte Gainsbourg dans les pattes, et c’est là une mauvaise idée) ou encore Bill Pullman qui derrière son jeu toujours plus mauvais trouve des moments de grâce. Whitmore est un personnage drôle qui parvient à donner au film une allure légèrement différente, apportant même un brin d’émotions (même si ces dernières ne montent jamais jusqu’aux yeux et c’est dommage). Le film a toujours son message patriote un brin poussif mais au fond cela n’est pas dérangeant. Au contraire, je trouve que cela colle même très bien à ce que Independence Day : Resurgence cherche à nous raconter. Roland Emmerich n’oublie pas son amour du destruction porn même s’il n’en fait peut-être pas suffisamment (la destruction de Tokyo ou encore de Londres sont sympathiques mais cela manque à la fois de temps d’antenne mais aussi de fulgurances dont il a le secret et que l’on a déjà vu dans 2012). Les effets spéciaux ne sont quant à eux pas toujours à la hauteur. On sent le manque d’implication de l’équipe technique à des moments qui auraient mérité justement un peu plus de considération.
Avec certains bons points (car oui, il y en a tout de même), Independence Day : Resurgence a fait l’erreur de ne pas suffisamment assumer son côté crétin et se laisse alors happer par un discours trop compliqué pour lui. Liam Hemsworth, Jessie Usher et Maika Monroe, ce trio de la nouvelle génération n’ont pas le charisme des anciens. Ils tentent à de nombreuses reprises d’exister face à eux mais c’est difficile et ils ont très peu de fenêtre de tir pour opérer. On peut également regretter que Vivica A. Fox soit cantonnée à un rôle aussi insignifiant, proche du caméo finissant en séquence assez ridicule ou encore Judd Hirsch en papy vieux de la vielle sur son bateau qui n’existe qu’au travers de dialogues vaseux, loin d’être dignes de ce que l’acteur est réellement capable. Si l’on prend donc Independence Day : Resurgence comme un gros délire, c’est correct. Si l’on veut aller plus loin, pas vraiment là peine, il n’y a rien. C’est une noix creuse qui n’a de cesse de se chercher encore et encore et qui échoue à peu près à tout ce qu’elle entreprend dès que c’est un brin trop compliqué pour elle. On se laisse donc un peu, même si pris au second degré, on rit de tout, et surtout de ce que le film n’assume malheureusement pas comme des moments humoristiques (ou alors, ce n’était pas dit dans le texte).
Note : 3/10. En bref, Independence Day : Resurgence est un échec et c’est dommage.