RIB, Relevé d’identité bancaire. Ce document fait partie de l’arsenal administratif et financier de base français. Rien de plus banal : il suffit de le demander à sa banque qui vous le sert vite fait bien fait. Le problème, c’est qu’en Belgique un tel document n’existe pas. Assez logiquement d’ailleurs : à quoi sert-il de démontrer que le numéro de compte que je fournis à un créancier m’appartient bien ? Si j’avais envie de lui donner un numéro appartenant au chien de mon voisin, ce serait mon problème et pas celui du créancier. Du moins, c’est ainsi que je comprends les choses. Mais en France, non, c’est comme ça !
Naïvement, je leur ai fourni un « Aperçu de mes produits bancaires ». Ce document reprend tous les numéros de compte que j’ai auprès de ma banque, avec leur IBAN, le code BIC, mon adresse, etc. Bref, tous les renseignements qu’on trouve sur un RIB. Pas de chance, cela ne convenait pas. Je n’ai pas compris pourquoi, mais c’était comme ça.
Mon interlocutrice m’a alors dit qu’il suffisait de lui fournir un chèque barré et scanné ! Effectivement, c’était une solution simple, sauf que – comme tous les Belges – je n’ai plus de chèque depuis bien longtemps. Ce moyen de paiement a totalement disparu de notre paysage financier et nous ne nous en portons pas plus mal. C’est toujours difficile à expliquer à nos amis français, mais c’est comme ça.
La dernière solution possible était d’obtenir de ma banque un document signé et visé certifiant que je possédais bien un compte à mon nom. Ça paraît simple comme ça, mais ce ne l’est pas. Apparemment, mon agence ne peut pas produire un tel document. Il faut que ce soit produit par le siège central. Soit. Mes comptes sont logés depuis des années auprès d’une banque gratuite (c’est-à-dire qu’elle ne me coûte aucun centime pour gérer mes comptes et mes opérations). Je ne sais pas trop pourquoi, mais obtenir un tel document du siège central coûte 12 euros et quelques. Il est composé de deux lignes, ce qui fait cher la ligne, mais c’est comme ça.
Si tout était simple dans cette histoire, on le saurait. Il restait deux difficultés à vaincre. D’abord, dans mon adresse : dans tous les documents que j’ai remplis pour l’administration française, j’ai écrit que j’habitais à « Sint-Agatha-Rode ». Oui, mais en réalité Sint-Agatha-Rode n’est qu’un village faisant partie de la grande commune d’Huldenberg. Officiellement, j’habite donc à « Huldenberg ». La banque, dans un document officiel, ne pouvait pas écrire le contraire. Il faudra espérer que l’administration française ne soit pas trop pointilleuse. C'est peut-être naïf, mais c’est comme ça.
Restait le problème de mon prénom : dans tous les documents préalablement remplis, j’ai toujours déclaré que je me prénomme « François-Marie ». La banque, elle, s’est toujours arrêtée – comme beaucoup d’ailleurs – à « François ». Bref, il fallait obtenir que le document officiel reprenne mon prénom complet « François-Marie ». J’ai juste obtenu un « François Marie », sans trait d’union, comme il est effectivement écrit sur ma carte d’identité (mon père n’ayant pu obtenir l’inscription avec trait d’union lors de ma déclaration de naissance à la maison communale belge). Je suppose que cette absence de trait d’union ne troublera pas trop mes partenaires français étant donné les liens qui unissent nos deux pays ! C’est étonnant, mais c’est comme ça.
J’espère donc arriver au bout de cette histoire. Je ne sais pas trop quand on en verra la fin, car évidemment depuis lors, l’administration française est en congé et se réveillera quand le moment sera venu. Personne ne sait combien il lui faudra encore de temps pour effectuer le remboursement de mes menus frais. En espérant qu’il n’y ait plus de nouveaux obstacles à franchir. Tout ça est un peu kafkaïen, mais il ne faudrait pas croire que je m’en lamente. Au contraire, je trouve tout cela relativement amusant. Ou plutôt, burlesque. On peut néanmoins penser, me semble-t-il, qu’il pourrait y avoir quelques simplifications administratives ! Pensée banale évidemment, mais ce serait bien si c’est comme ça !