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Comme c'est tentant de regarder le monde d'hier comme un paradis perdu mais en général on y croit qu'à moitié tandis que là on écoute bouche ouverte la description de sa vie d'hier à Zweig on entend presque le bruit des discussions passionnées d'art, de théâtre, de poésie, de musique, de sculpture, passionnées pour cette ville : Paris symbole de la liberté. On s'y voit là sur le banc à côté des littéraires artistes autrichiens , avec cette possibilité à lire tous les journaux dans les cafés de Vienne. Comme dans les pièces de Tchekhov on sent l'épaisseur du temps se raccourcir par les avancées techniques les gens devenir plus beaux plus libres les femmes sortir des corsets toutes les classes se côtoyer et puis... quand a-t-on entendu le nom d'Hitler pour la 1 ère fois... Le rideau du petit bois de verdure se déchire des exilés juifs affluent dans les agences de voyage ceux qui peuvent bien-sûr.... Se payer le voyage.Et où se jouait ce monologue d'un homme seul pour une foule à peine inquiète, l'été au festival de Sarlat dans un carré de l'abbaye Ste Claire. Il faisait très chaud c'est du spectacle vivant alors à un moment une dame s'est sentie mal le comédien concentré qui incluait jusqu'à la respiration des pierres a fléchi son récit a suspendu le temp du théâtre. Elle a pu sortir sans rien casser, un médecin l'a hydratée, personne du coup ne lâchait le récit, même pas le compagnon de la dame attaché au flot doux et sensible des mots de Zweig par le jeu de Jérôme Kircher. Il n'a pas été mis en scène, mais accompagné seulement par l'œil extérieur de Patrick Pineau qui a su si bien poser quelques lumières et du son en pointillé. Mais là dehors une enceinte à grésillé de plus en plus fort un chat a miaulé du haut des murs d'enceinte juste au moment où il était question de sa rencontre avec Freud. Freud qui pensait qu'on ne pouvait arracher la barbarie de l'homme et c'est là comme pour le confirmer que le chat a miaulé si fort...,Ce spectacle est aussi important pour moi, que la reprise des Damnés en théâtre au Palais des Papes ou le spectacle du belge FC Bergman "Het Land Nod" qui se passe autour d'un tableau de Rubens qui à l'origine ne rentrait pas par la porte du musée (un fait réel) : la lance dans le flanc du Christ... le Monde d'hier de Zweig est dans cette exigence d'intérêt, de lisibilité, de limpidité, de réception pour tous, que j'aime tant au théâtre avec l'élégance de gestes et peu d'accessoires dans un espace improbable pour le théâtre. Et après ça ne s'arrête pas comme ça de manière abrupte au festival de Sarlat on rencontre l'acteur et le metteur en scène et on parle et encore après ça discute, en quittant les lieux et jusqu'à tard en sirotant quelque rafraîchissement... Les lieux : la salle en plein air était comble. A Paris oui ce sera repris aux Mathurins, nous y emmènerons nos jeunes, nos nièces.