La plupart des Etats de la fédération du Nigéria se battent actuellement pour leur survie financière. Le gouvernement fédéral, qui les a sauvés plusieurs fois via des transferts d’allocations, doit batailler contre des défis encore plus importants: indisponibilité des réserves de change, instabilité de la monnaie nationale, faiblesse des prix du pétrole, attaques sur ses oléoducs.
Cette bataille est un véritable défi qui devrait stimuler les États. Il est temps de faire face à la réalité de leurs insuffisances pour trouver d’autres sources de revenus pour parer à ce déficit de développement. La solution la plus simple serait de se tourner vers les prêts. Après tout, les organismes donateurs tels que la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international sont toujours disposés à offrir des prêts en échange d'un certain pouvoir économique de contrôle sur l'État.
Prenons pour exemple l’Etat de Kaduna : le 6 et le 7 avril, 2016, l'Etat a décidé de faciliter les partenariats et investissements privés . Cette volonté a été officialisé lors du « Kadinvest 2016: Intégrons Kaduna dans l'économie mondiale». Ceci est une initiative intéressante pour construire l’avenir de la région. Plusieurs autres Etats du Nigeria, y compris Katsina et Enugu, ont suivi les traces de Kaduna et ont depuis organisé leurs propres sommets économiques.
Suite à ce sommet, Kaduna a attiré de nombreux investissements pour au moins trois raisons.
Premièrement, l'État de Kaduna fait sans cesse des efforts pour améliorer l’environnement des affaires. Parmi les nouvelles mesures : la création récente de l'Agence de promotion des investissements de Kaduna (KADIPA) qui est une sorte de guichet unique pour toutes les activités de promotion de l'investissement dans l'Etat. Grâce à cette nouvelle agence, les investisseurs peuvent régler toutes les formalités administratives, obtenir toutes les informations, données ou conseils qui leur sont nécessaires.
Deuxièmement, les multiples taxes ont étouffé les investissements de l'Etat de Kaduna depuis des décennies. Dans le but de s’en débarrasser, Kaduna a promulgué une loi de codification fiscale qui compile tous les impôts et taxes en un seul document facile à consulter.
Troisièmement, un seul service collecteur de revenus a été mis en place (Kaduna State Inland Revenue Service, KADIRS). Avec ce service fiscal unique, les investisseurs et les partenaires sont désormais sûrs qu’ils auront à traiter avec un seul interlocuteur (KADIRS) et qu’ils n’auront aucun paiement douteux à faire. Cela évitera le harcèlement de services multiples.
Ces mesures adoptées par l'Etat de Kaduna ont déjà commencé à porter leurs fruits. Indorama, par exemple, s’est engagé à construire une usine d'engrais organiques à Kaduna ; le groupe Dangote prévoit de dépenser 10 millions de dollars dans la construction d'une usine de transformation de tomates ; Stallion Group investira 100millions de dollars dans la culture du riz et Olam prévoit un investissement de 30 milliards de Naira pour construire une usine d'alimentation intégrée avec une ferme avicole ; UACN Property Development Company a organisé une cérémonie de lancement des travaux pour son mall Galaxy à Kaduna, tandis que Lakeview Estate a un gros marché de construction de logements au Millennium City Kaduna.
Ces investissements créeront des emplois avec un fort impact économique. Soulignons que les engagements des sociétés Olam, Dangote et Stallion se traduiront par une augmentation de la production alimentaire. Lakeview et UACN permettront d’autre part de réduire considérablement le déficit du logement et des infrastructures de loisir de l'Etat de Kaduna.
Ainsi, ce progrès économique grâce à l’investissement privé permettra à l’Etat de Kaduna un fort développement.
Adejoh Idoko Momoh, analyste pour Africanliberty.org - article initialement publié en anglais par African Liberty - traduction réalisée par Libre Afrique - le 20 juillet 2016