Progstone s’y colle en reprenant une partie de son répertoire, mais aussi en ajoutant quelques nouvelles compositions. On y retrouve par exemple « Psychotic Cages » de l’EP IN THE WILD (2012) mais aussi « Inner Fire », « From Loneliness » ou « Blackout » de l’album OUT OF THERE (2014). La comparaison est vraiment intéressante, car autant l’original ne laisse pas penser à une quelconque version acoustique (tant le son rock est présent), autant ces versions libèrent un charme. Bien sûr, le nouvel arrangement y est pour beaucoup. Oui c’est sobre, mais le groupe est soutenu ici par une violoniste et une violoncelliste, s’intégrant parfaitement au groupe. Et surtout, on retrouve la voix de Julien Brousset, toujours aussi soignée et claire, se prêtant aussi bien à un genre qu’à l’autre.
Les nouvelles compositions ne sont pas des pièces rapportées, loin de là ! L’ouverture « All » reste dans le même style d’écriture. Et il y a le potentiel tube « Neither Alive Nor Dead », qui dans son écriture rappelle parfois Nirvana. La ligne mélodique est vraiment entrainante, contient ce coté « hymne rock ». Bref, j’espère vraiment entendre une version rock (dans le sens contraire) de ce titre. Nous l’avions déjà rapidement évoqué avec les « reprises » mais l’arrangement travaillé souligne le coté mélodique du disque. Que ce soit la guitare, le violon ou le violoncelle, chacun s’exprime dans un discours ordonné et pertinent.
Ami lecteur, si tu n’as pas encore écouté le premier EP et le premier album, tu peux bien sûr savourer ce nouvel opus, mais la réussite du disque tient aussi dans la comparaison et l’évolution sonore du groupe, se remettant encore une fois en question et n’exploitant pas une recette déjà effectuée. Encore une fois, malgré la perte d’une sonorité que j’avais adorée, je ressens la même chose que pour des groupes comme Nirvana, une lecture alternative qui séduit par un discours différent, mais qui garde la musicalité qu’on connait du groupe ! Bref, même si ce n’est plus du lourd, c’est toujours bon !