Les chercheurs de l’Université Tufts rappellent les précédentes études, menées chez l’animal, et sur des organismes simples qui soutiennent l’hypothèse que la restriction calorique peut augmenter la durée de vie en réduisant l’inflammation et d’autres facteurs de risque de maladie chronique. Les chercheurs précisent que ces études ne disent cependant pas si cette restriction calorique peut avoir un impact négatif sur la réponse immunitaire. Leur étude est la première à examiner les effets sur deux ans d’une restriction calorique modérée, chez des participants en bonne santé, et à observer des bénéfices, sans pour autant compromettre d’autres fonctions clés du système immunitaire.
Tout » commence » avec l’inflammation, première manifestation de la réponse immunitaire mais qui, lorsqu’elle devient chronique, induit tout une cascade de réactions destructrices qui endommagent les cellules et entraînent le développement des maladies liées à l’âge telles que le cancer, les maladies cardiaques et la démence. Or 7 des 10 principales causes de décès sont ces maladies chroniques, selon les CDC, et ces maladies pèsent pour 86% des dépenses de santé. Identifier un facteur, modifiable et simple à observer, capable de réduire ce fardeau est donc primordial.
Les chercheurs ont suivi 220 participants durant une première phase de 6 semaines de tests visant à relever différentes mesures métaboliques permettant de déterminer leurs dépenses totales d’énergie quotidienne, d’évaluer l’inflammation et différents marqueurs d’immunité cellulaires. L’immunité à médiation cellulaire était mesurée par la réponse d’anticorps à 3 vaccins, par tests cutanés, et mesure du taux de globules blancs dans le sang. Les participants ont été répartis en 2 groupes soit pour suivre un régime avec restriction alimentaire de 25%, soit poursuivre leur régime alimentaire habituel. Le groupe de test recevait également des conseils de mode de vie et une supplémentation multi-vitaminique pour prévenir les carences en micronutriments.
15% de calories en moins et réduction significative des marqueurs inflammatoires : l’étude constate ainsi que,
· une restriction alimentaire modérée est associée à une réduction significative et persistante des marqueurs inflammatoires et sans différence perceptible dans les réponses immunitaires, à 24 mois,
· si la réduction du poids, de la masse grasse, et de la leptine s’avèrent plus prononcés à 12 mois, ils ne sont pas alors accompagnés d’une réduction significative des niveaux de protéine C-réactive et de TNF alpha, 2 indicateurs majeurs de l’inflammation, et cela jusqu’à 24 mois.
· la restriction calorique apporte ses effets plutôt à long terme, au-delà de 24 mois, avec, très probablement la mise en route progressive de mécanismes pouvant jouer un rôle dans la réduction de l’inflammation.
L’intervention non-génétique la plus puissante pour ralentir le vieillissement ? C’est un peu la conclusion de l’étude : manger un peu moins permettrait d’augmenter notre durée de vie en bonne santé. » Restreindre les calories permet une évolution vers un phénotype sain étant donné le rôle établi de l’inflammation dans le développement des maladies cardiovasculaires, le cancer et le vieillissement. Il est certainement possible -écrivent les auteurs- pour tout un chacun de maintenir, sur le long terme une restriction calorique de 10-15% « .
Source: Aging July 13, 2016 Long-term calorie restriction inhibits inflammation without impairing cell-mediated immunity: A randomized controlled trial in non-obese humans (In Press) et Tufts University, Health Sciences Campus Moderately reducing calories in non-obese people reduces inflammation
NUTRITION: La restriction calorique augmente la longévité–