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La grande arche; Laurence Cossé : la parole est à la Défense

Par Filou49 @blog_bazart
20 juillet 2016

grande arche

« Si l'Arche est ce qu'elle est, cette porte de Paris, si puissante et si singulière, c'est que Spreckelsen était inexpérimenté, déraisonnable, non conforme et d'une folle présomption. Les concours ouverts créaient des appels d'air, des appels de neuf, de risque. Ils donnaient sa chance à Icare. »

Dans son nouveau roman, paru en début d'année 2016 chez Gallimard et qui fut finaliste du prix Orange - dont j'ai récémment parlé du lauréat,  la romancière émérite et reconnue Laurence Cossé nous présente un livre enquete, qui s'interesse à la construction de l'Arche, longtemps appelée « le Cube »,

On suit dans le détail la destinée de ce batiment devant lequel je passais pas mal de fois lorsque j'habitais Paris sans me poser plus de questions que cela, de  l'annonce du gagnant du concours international d'architecture Tête-Défense le 25 mai 1983 remporté à la surprise générale par l'inconnu danois Johan Otto von Spreckelsen jusqu' à l'inauguration  du bâtiment, le jour du bicentenaire le 14 juillet 1989.

Un projet qui s'inscrit  dans la politique des grands travaux culturels de Mitterrand- entre la pyramide du louvre et la BNF-, dont l'ambition était « graver son histoire dans le verre ou dans la pierre ".

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Sur un sujet  qui n'est pas a priori totalement passionnant par nature  Laurence Cossé  réussit à trouver la densité romanesque de cette éopée et nous montre le lien ténu entre les grands projets artchitecturaux et les arcanes du pouvoir.

Saga aux rebondissements multiples, qui intrigue autant par la singularité, l'anticonformisme et au bout du compte  la personnalité plutot attachante  de  son architecte,  que par les difficultés et diverses obstacles que sa construction et son inauguration ont amené, on aime le considérable travail de documentation que Laurence Cossé a mené en essayant de vulgariser tout en s'approchant à chaque fois au plus près de la réalité.

"Il se tait, une main se lève : Et vous, demande un journaliste, qu'est-ce que vous avez construit ? Spreckelsen répond d'une phrase. Ce que j'ai fait ? La maison que j'habite et quatre églises."

On se perd  sans doute parfois dans certains détails techniques - la différence entre bâton armé et béton précontraint m'a pas forcément paru des plus évidents à comprendre,  mais en tout état de cause, ce livre captivant et très bien écrit , d'une belle fluidiité et d'une parfaite élégance, ne plairont pas, loin de là, qu'aux seuls férus d’architecture ...


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