François Hollande : sept maux sur ordonnances

Publié le 19 juillet 2016 par Sylvainrakotoarison

" Nous avons une inversion de la courbe du chômage. " (Prix du meilleur comique de répétition 2017 !).

Un attentat a eu lieu à Nice ce jeudi 14 juillet 2016 vers 22 heures 30, un camion fonçant dans la foule qui était venue assister au feu d'artifice à la Promenade des Anglais. Après la connaissance de cette nouvelle horreur (au moins 84 morts), ce qui suit est évidemment d'importance moindre mais reste néanmoins déterminant car il s'agit de savoir qui, dans quelques mois, sera en charge de lutter contre ce type d'acte terroriste.
Le Président de la République François Hollande s'est en effet prêté ce jeudi 14 juillet 2016 au jeu traditionnel de l'interview à l'Élysée à l'occasion de la fête nationale. C'était la dernière de son quinquennat. Il était interrogé par Gilles Bouleau de TF1 et David Pujadas de France 2. Comme prévu à chaque intervention présidentielle, rien de nouveau n'a été dit si ce n'est les permanentes incantations hollandiennes.
Je vais prendre, de manière non exhaustive, quelques thèmes de l'entretien élyséen, sous un titre qui rappelle l'excellent film "Sept morts sur ordonnance" sorti le 3 décembre 1975 où Michel Piccoli, Gérard Depardieu, Jane Birkin et Michel Auclair sont victimes du vieux Charles Vanel. Une brève évocation pour rendre hommage à son réalisateur Jacques Rouffio qui s'est éteint à 87 ans le 8 juillet 2016 et qui avait également réalisé un film très démonstratif pour dénoncer les excès des bulles spéculatives avec "Le Sucre" sorti le 15 novembre 1978 (avec Jean Carmet arnaqué par Gérard Depardieu).

On restera évidemment abasourdi par le manque de combativité et de perspicacité des deux journalistes, pourtant parmi les plus reconnus, face aux réponses évasives et aux échappatoires d'un Président falsificateur.
1er mal : le terrorisme et la menace sur les libertés publiques
Principal sujet d'actualité depuis l'attentat islamiste de Nice, les propos présidentiels étaient tenus avant cet attentat.
Tout le monde peut comprendre que le terrorisme n'est pas un fait de politique intérieure mais un enjeu international. François Hollande n'est donc évidemment pas responsable de la vague d'attentats islamistes que subit la France (parmi d'autres pays et pas seulement européens). La réponse à ces attentats est en revanche de sa responsabilité et son action (ou inaction) est à cet égard peut être critiquée, même si de nombreux attentats ont pu être déjoués.
Le député Georges Fenech, qui a présidé une commission parlementaire sur les attentats du 13 novembre 2015 dont il a remis officiellement le rapport le 12 juillet 2016, a publiquement exprimé son amertume le 15 juillet 2016 dans le journal de 20 heures de TF1, en expliquant que son rapport qui apportait quarante axe de progression dans la lutte contre le terrorisme et l'efficacité des secours n'avait reçu aucun écho favorable ni de François Hollande, ni de Manuel Valls, ni de Bernard Cazeneuve.
L'état d'urgence décrété le 14 novembre 2015 devait se terminer le 26 juillet 2016, mais va être prolongé une nouvelle fois de trois mois, jusqu'au 26 octobre 2016. Pourquoi François Hollande voulait-il lever l'état d'urgence avant l'attentat de Nice ? Parce que le gouvernement s'est donné les outils dans deux lois que l'état d'urgence lui apportait sans ces lois. Il y a notamment une loi particulièrement attentatoire aux libertés publiques, celle sur le renseignement qui a été adoptée presque comme une lettre à la poste. Aucune explication n'a été fournie à ce sujet par François Hollande pendant sa prestation télévisée, ni demandée par les deux journalistes vedettes.

Personne n'imaginait que quelques heures plus tard, Nice serait touché, à son tour, par un attentat aussi meurtrier.
2e mal : le chômage
À chaque intervention présidentielle, la courbe du chômage est à l'ordre du jour. À cause d'une "malheureuse" phrase de François Hollande qui a dit le 9 septembre 2012 (sur TF1) que la courbe du chômage "s'inverserait" d'ici à un an (septembre 2013 donc). Sans parler de l'ineptie mathématique (c'est vrai que François Hollande, bien que diplômé HEC, bien que membre de la Cour des Comptes, n'est pas très à l'aise avec les chiffres), le chômage n'a jamais tant progressé que depuis le début de son quinquennat. Malgré une tendance internationale pourtant à la baisse.
Comme Sisyphe, chaque fois, il remet le couvert. En moins d'une minute, il a redit deux fois sa phrase magique : " Nous avons une inversion de la courbe du chômage. " puis, juste après, plus prudent : " Nous aurons une baisse du chômage à la fin de l'année. ". Ouf, ce n'est plus au présent (vérifiable) mais au futur. L'incantation, c'est le remède des candidats au miracle.
3e mal : les impôts des Français
La France s'élève parmi les pays les plus imposés d'Europe, avec 44,7% du PIB de prélèvements obligatoires. François Hollande a rejeté l'idée que les Français paient plus d'impôts en 2016 qu'en 2012, pourtant, c'est malheureusement le cas. Il a même reconnu que 2013 était l'année la plus haute en imposition, mais contrairement à ce qu'il a prétendu, il n'y a pas de baisse notable par la suite. Depuis 2012, le choc fiscal pour les Français est de l'ordre de 50 milliards d'euros.
Il n'a pas trouvé anormal que 45% de la population seulement paie 100% de l'impôt sur le revenu. Pourtant, c'est l'illustration que c'est la classe moyenne, vache à lait, qui paie les pots cassés des hésitations économiques de François Hollande.
Cela ne l'empêche pas de continuer une nouvelle fois à se moquer des Français en disant qu'en septembre 2016, peut-être qu'il réduirait des impôts, non pas parce que les prévisions de croissance (jamais exactes) seraient ce qu'elles seraient, mais tout simplement parce que se profilerait une élection présidentielle et qu'il faudrait bien la négocier. Il voudrait éviter l'erreur de Nicolas Sarkozy d'annoncer à moins de trois mois de l'élection présidentielle une hausse de la TVA.
Nul doute qu'avec tant d'imposition, le principe d'une "flat tax" va trouver de plus en plus de défenseurs, comme le proposent déjà Hervé Martinon et d'autres députés : " La seule manière de justifier la retenue à la source serait de l'intégrer dans une réforme fiscale beaucoup plus vaste, allant au-delà de la logique d'anesthésie de l'impôt qui est la vôtre, au profit d'une logique de simplicité, de transparence et d'efficacité. " (lors du débat d'orientation budgétaire le 7 juillet 2016 à l'Assemblée Nationale).
4e mal : la dette publique
La France s'approche des 100% du PIB en endettement public. La promesse d'un retour à l'équilibre a été largement abandonné au fil des lois de finances. Pire : ces dernières semaines, le gouvernement a fait du clientélisme à outrance, au point que la Cour des Comptes (dirigée par un socialiste, Didier Migaud) a évalué à 10 milliards d'euros ces cadeaux à diverses catégories : militaires, gendarmeries, polices, agriculteurs, fonctionnaires... Jamais les dépenses publiques n'ont été aussi importantes malgré les promesses de les réduire (et les incantations de Michel Sapin).
Bien sûr, François Hollande a adopté le discours très démagogique : voulez-vous moins de policiers ? moins de militaires ? etc. mais le fait de promettre 50 milliards d'euros de réduction de dépenses publiques, c'était forcément faire des coupes budgétaires impopulaires... mais il n'a jamais su trancher.

L'argumentation adoptée a été misérable puisque, à un an de la fin de son quinquennat, il en est encore venu à comparer avec le quinquennat précédent (ce n'est pas moi le pire !).
Quand on lui a suggéré que la grave crise financière de septembre 2008 y était pour quelque chose dans le dérapage des finances publiques à partir de 2009 (à l'époque, les socialistes avaient reproché à Nicolas Sarkozy de ne pas avoir suffisamment fait pour la relance de l'économie), François Hollande dit goguenard : croyez-vous que la crise s'est arrêtée en mai 2012 ?
Pourtant, les comparaisons avec nos partenaires étrangers sont sans pitié pour le quinquennat actuel : alors que sous Nicolas Sarkozy, la France tenait un rend très honorable, sous François Hollande, la France est parmi les cancres des équilibres budgétaires. La conjoncture extérieure est pourtant maintenant nettement plus favorable qu'il y a cinq ans, mais la propension à dépenser et à dépenser est l'une des caractéristiques du socialisme de gouvernement.
Du reste, l'argumentation de la mauvaise gestion des prédécesseurs est tombé à l'eau dès le 2 juillet 2012, lors de la publication d'un audit de la Cour des Comptes demandé par le Premier Ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault, qui a au contraire fait éloge de la manière d'agir du gouvernement de François Fillon en réponse au krach du 15 septembre 2008 (une Cour des Comptes dirigée, je le répète, par un socialiste et donc, pas inféodée à la majorité précédente).
5e mal : l'absence d'initiative européenne
Faut-il s'appesantir sur ce sujet ? Depuis quatre ans, François Hollande évoque sa volonté de proposer une initiative européenne forte. Depuis quatre ans, on attend toujours. Qu'attend-il ? Que tous les pays fassent comme le Royaume-Uni ?
La vérité, c'est que l'Europe n'a jamais été un sujet de préoccupation pour François Hollande. Et c'est étonnant, d'ailleurs, car il a commencé sa carrière parlementaire en se montrant comme le député le plus proche de Jacques Delors. Les faits, alors qu'il a tous les pouvoirs, montrent qu'il est le contraire de Jacques Delors.
Pour lui, l'Europe n'est qu'un placard pour mauvais élèves parmi ses amis. Ainsi, Harlem Désir est bombardé aux Affaires européennes (un tout petit strapontin au sein du gouvernement) parce qu'il avait été mauvais à la tête du PS. Idem à la Commission Européenne où il a choisi Pierre Moscovici pour qu'il quittât Bercy où il n'en voulait plus. Tant qu'on ne considérera pas que les responsabilités européennes doivent être réservés aux meilleurs et pas aux plus médiocres, jamais le sentiment européen pourra être développé dans la population. (Ce n'est pas l'apanage, hélas, du PS : lors des élections européennes, l'UMP a réservé des sièges à des anciens ministres qui se moquaient de l'Europe, en particulier Rachida Dati et Nadine Morano).
6e mal : le vote populiste à 28%
La seule fois où les deux journalistes interviewers ont été un petit peu tenaces était pour rappeler que depuis l'élection de François Hollande, le FN a atteint des sommets exceptionnels (jusqu'à 25 voire 30% de l'électorat).
Au lieu de reconnaître que la vacuité de sa politique et surtout, ses falsifications, sa capacité à prendre les électeurs pour des demeurés, pouvaient effectivement lasser et surtout mettre en colère les électeurs, François Hollande s'en est tenu au climat international de montée des extrémismes, en allant même citer la victoire aux primaires républicaines américaines de Donald Trump... que les Français ne doivent connaître que depuis quelques mois alors que la fièvre électorale du FN est connue au niveau national depuis au moins le printemps 2014 avec l'arrivée massive de députés européens FN à Strasbourg (mais elle était déjà prévisible dès les premières élections législatives partielles).

Évidemment que François Hollande a amené l'électorat à se radicaliser par un vote FN qui provient autant d'électeurs de droite agacés par l'indécision présidentielle que d'électeurs de gauche ulcérés par tant d'hypocrisies et de reniements.
C'est une constante depuis que le FN existe : chaque fois que la gauche est au pouvoir, il y a une prime électorale pour le FN. Après trois années d'errements mitterrandiens, le 17 juin 1984, le FN a bondi à 10,9% (il ne représentait que 0,7% le 5 mai 1974). Après cinq années de jospinisme autosatisfait, le 21 avril 2002, le FN est même arrivé au second tour de l'élection présidentielle avec 16,9%. Après deux années d'immobilisme hollandien, le 25 mai 2014, le FN a atteint un sommet avec 24,9% et a poursuivi dans la lancée un an et demi après, le 6 décembre 2015, avec 27,7%. En absolu, on arrive au sommet lors du second tour des élections régionales le 13 décembre 2015 avec 6,8 millions de voix.
Manuel Valls a beau vouloir faire du FN son principal adversaire, il a beau revendiquer l'héritage de Michel Rocard, le premier des principes de Michel Rocard, c'était de dire la vérité aux Français. Ce pouvoir exécutif fait le contraire en refusant d'admettre des réalités qui sont de toute façon, à cause de la diffusion ultrarapide de l'information, connues de tous.
Loin de combattre le FN, François Hollande a au contraire tout fait pour crédibiliser l'idéologie du FN, tant dans le langage que dans le fond avec ce projet (heureusement avorté) de déchéance de la nationalité française. Il ne faut pas s'étonner de cette forte audience qui, du reste, ferait bien son affaire si d'aventure, il se retrouvait au second tour de l'élection présidentielle de 2017.
7e mal : la République "irréprochable" dévoyée
Celui qui avait annoncé qu'il ne convoquerait jamais les journalistes à l'Élysée fait régulièrement ses prêches devant eux dans une salle de l'Élysée après avoir fait une première tentative à l'Hôtel de la Marine, à deux pas de l'Élysée.
Sommet de l'art de la pirouette avec la question sur son coiffeur. Depuis quelques jours, il est dit et répété que le coiffeur personnel du Président de la République gagnerait 10 000 euros par mois (information non confirmée mais non infirmée non plus). Cela peut paraître excessif, surtout lorsqu'il s'agit de l'argent du contribuable, d'autant plus que François Hollande avait estimé à 4 000 euros par mois le seuil à partir duquel on est riche.
Au lieu de répondre sur le coiffeur... il a botté en touche en disant qu'il a réduit le budget de l'Élysée de 109 millions d'euros en 2012 à 100 millions d'euros aujourd'hui (ce qui reste supérieur à celui de la reine d'Angleterre), en sachant très bien que des frais imputables sur le budget de l'Élysée (qui a été institué très récemment) pourraient être imputés sur d'autres comptes.

Il a par ailleurs revendiqué l'abaissement des effectifs de l'Élysée de 10%, là encore, il pourrait très bien utiliser les services de personnes payées sur d'autres comptes (c'est très courant) et il n'y a pas forcément à pavoiser pour celui qui prétend lutter pour l'emploi, d'autant plus qu'avec le risque terroriste, il est normal de renforcer les coûts liés à la sécurité du Président de la République.
Bref, ces efforts d'économies "personnelles" (même son traitement, baissé de 30%) sont certes louables si elles sont véritables (c'est aux parlementaires de le vérifier, il y a un rapport sans complaisance qui sort sur le sujet chaque année), mais il n'a pas répondu pour autant à la question du coiffeur et donc, il laisse perpétuer cette idée de luxe à l'Élysée pendant que les citoyens, eux, travaillent et paient beaucoup d'impôts.
Évidemment, il ne fallait pas rappeler qu'à l'Élysée, il y a deux ans, on avait découvert qu'un conseiller très spécial ayant eu quelques conflits d'intérêt payait également très cher le cirage de ses belles chaussures, aux frais du contribuable bien sûr.
Cette République "irréprochable" n'a jamais existé, elle n'a jamais été qu'une posture à objectif électoraliste et n'est qu'un objet de réalité virutuelle. J'avais expliqué, avant l'élection présidentielle de 2012, que François Hollande placerait " ses copains et ses coquins" dans tous les postes à responsabilités. Avec le désastre électoral qui s'annonce dans quelques mois, les rats quittent le navire et le dernier en date est le directeur de cabinet du très hollandiste ministre Stéphane Le Foll bombardé président de l'INRA.
On peut aussi citer la décoration de grand officier de la Légion d'honneur, certainement méritée (il est aussi compagnon de la Libération, et a reçu la Légion d'honneur des mains de De Gaulle lui-même), octroyé ce 14 juillet 2016 au grand-père de la dernière campagne connue du Président de la République. République irréprochable, qu'il a dit...
Dernier 14 juillet pour le Président Hollande ?
Pour justifier toutes ses carences gouvernementales, François Hollande a eu l'indécence de dire : " J'ai eu des épreuves terribles ! " en citant les attentats, la crise de l'euro, etc. sans avoir la moindre compassion pour ceux qui en ont été les réelles victimes : la France a eu des épreuves terribles, oui, mais lui, Président de la République, on s'en moque qu'il ait des difficultés de Président, personne ne l'a obligé à faire ce travail (là, à l'évidence, il s'est sarkozysé complètement, puisque Nicolas Sarkozy avait l'habitude de se complaindre en disant : mon job n'est pas facile !). Bref, l'égocentrisme narcissique est très mal venu quand on veut connaître les malheurs que certains Français vivent.

Cela dit, j'ai noté deux excursions dans le territoire de la sincérité. Le premier, c'est de dire que durant la primaire des socialistes en octobre 2011, il n'avait pas été le plus à gauche (répondant à propos de son discours du Bourget), et d'ajouter qu'il n'avait pas été le candidat " le plus incantatoire ". Au moins a-t-il reconnu que "être de gauche" signifie "être incantatoire".
De même, la dernière question des journalistes a été de dire : quels conseils donneriez-vous à celui qui serait élu Président de la République en 2017. Question piège qui signifiait qu'en y répondant, on prenait acte qu'on ne serait pas réélu.
François Hollande est tombé dans ce piège en répondant à la question et en disant une chose très juste, qui s'est hélas vérifiée quelques heures plus tard à Nice, que l'histoire est toujours tragique : " Être Président de la République, c'est être confronté à la mort, à la tragédie. " et qu'il fallait y être préparé pour faire ce travail... mais il y avait comme un parfum que lui-même n'y était pas préparé. Par exemple,en mai 2012, il aurait dit à son ami Jean-Yves Le Drian en lui donnant la Défense : tu n'auras pas grand chose à faire, juste faire quitter les troupes d'Afghanistan... On sent la grande préparation au tragique.
Ne pas élire aujourd'hui celui qu'on détesterait demain
La campagne présidentielle a déjà démarré, mais elle a démarré dès le 15 mai 2012, en fait, dans l'esprit de François Hollande. Il s'est donné deux adversaires : le FN et LR. Il a dit en substance qu'il fallait garder l'équipe actuelle pour résorber le déficit (qui n'en finit pas de ne pas être résorbé) et pour résorber le chômage (qui n'en finit pas de grimper). Plus cocasse, il a parlé de " la stratégie que j'ai donnée au pays "... alors que le vrai problème, c'est la gouvernance à vue, qu'il n'y a justement aucune stratégie, aucune vision à long terme.
En d'autres termes, ne pas voter pour lui reviendrait à dire qu'on abandonnerait "le modèle social" (Les Républicains) ou pire, "le modèle républicain" (Front national) alors que la France a besoin de garder sa cohésion et qu'il serait le plus capable de la préserver. On a du mal à comprendre le raisonnement qui l'amène à argumenter ainsi. Car jamais la cohésion sociale et républicaine n'a été mise autant en danger que depuis 2012, tant sur la politique de réforme du code du travail que l'UMP n'avait jamais osé réaliser que sur la sécurité où le pays semble soumis à des personnes qui refusent clairement l'intégration républicaine (et il faut bien dire que le FN n'en est pas la cause, évidemment).
François Hollande vit sur une autre planète. Il a trop regardé l'allocution de départ du Premier Ministre britannique David Cameron le 13 juillet 2016 qui expliquait qu'il laissait le Royaume-Uni dans un meilleur état qu'en arrivant en mai 2010 (en laissant certes une bombe à retardement, le Brexit !) : François Hollande croit qu'il fera de même en 2017, laisser une France dans un meilleur état qu'en 2012. Mais en réalité, il laisse derrière lui de nombreux cadavres, et pas seulement au figuré.
Croit-il peut-être aux miracles ? Ou veut-il, comme le 22 janvier 2012 au Bourget, tromper ses électeurs ? Je crois, malheureusement pour lui et heureusement pour la France, qu'il ne trompera plus personne. Mais n'oublions pas que François Hollande a été élu quand même par dix-huit millions six cent soixante-huit électeurs français (je veux les noms !). Chaque jour qui passe me rend de plus en plus fier de ne pas compter parmi ceux-là.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (14 juillet 2016)
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Pour aller plus loin :
La lepénisation de François Hollande.
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Faut-il haïr le football ?
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Le discours au Théâtre du Rond-Point le 3 mai 2016 (texte intégral).
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L'annonce de la déchéance de la nationalité (23 décembre 2015).
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Loi n°2015-912 du 24 juillet 2015 relative au renseignement.

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