La loi du marché, c'est l'anarchie ?

Publié le 19 juillet 2016 par Christophefaurie
"There is no such think as society" une citation de Mme Thatcher que reprend souvent ce blog. L'idée vient de Hayek. Dans le monde moderne (d'après guerre), la société se recâble en permanence, il n'y a donc pas de culture au sens anthropologique du terme, c'est à dire de règles qui nous contraignent depuis la nuit des temps. Et les religions ? Et les goûts alimentaires ?...
Ce que l'on oublie souvent, c'est qu'Hayek faisait une hypothèse implicite. Elle est claire dans The road to serfdom. Cette hypothèse était culturelle. Il pensait que la nature de la société était d'être protestante. Le protestant est formé pour être un homme "bien". (C'est aussi ce que dit, autrement, Max Weber : le capitalisme est émanation du protestantisme.) Cette idée se retrouve en France, chez Jaurès et Clémenceau, entre autres : le rôle de l'Education nationale est de former des hommes qui n'ont pas besoin de lois. Elle se retrouve aussi chez Elisée Reclus, anarchiste, et protestant. Alors, oui, le libéralisme c'est l'anarchie. Mais pas au sens, de chaos, où on l'entend aujourd'hui.
Je ne sais pas si ce modèle peut marcher. En tout cas, il n'avait pas prévu que l'application de l'idéologie 68 à l’Éducation Nationale consisterait explicitement à la libération de l'homme des contraintes qui devaient lui permettre de vivre en société sans contraintes...