Bastille Day

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

Bastille Day. 1 heure 30. États-Unis – France – Grande Bretagne. Action. Sortie en France le 13 juillet 2016. Réalisé par James Watkins avec Idris Elba, Richard Madden, Charlotte Le Bon, Kelly Reilly, José Garcia, Thierry Godard…

Michael Mason, un pickpocket américain, devient l’homme le plus recherché par la CIA à Paris lorsqu’il vole ce qu’il croyait être un simple sac. Sean Briar, l’agent chargé de l’enquête, se rend rapidement compte que Michael n’est qu’un pion dans le vaste complot qui se prépare, et il le recrute pour remonter jusqu’à la source. Commence alors une course contre la montre, où les deux hommes vont devoir faire équipe pour déjouer les plans d’une puissante organisation dont ils sont désormais les cibles…

« – Tu t’es enfui. On ne s’enfuit pas quand on est innocent.
– Vous me poursuiviez. Vous avez vu à quoi vous ressemblez ? »

Je n’avais pas spécialement prévu de voir rapidement en salles « Bastille Day » mais quand j’ai su que le film allait être déprogrammé suite au tragique attentat de Nice, j’ai quand même voulu le tester pour le découvrir sur grand écran. C’est ainsi que par une chaleur étouffante, je me suis retrouvé dans une de mes salles climatisées de mon cinéma.

On ne va pas se mentir et aller droit au but, le film ne regorge d’aucunes surprises. Le scénario écrit par Andrew Baldwin et James Watkins compte parmi ce qu’il y a le plus facile et le plus prévisible dans le genre. Quand je vois comment une production de Luc Besson se fait vite dézinguer dans la presse et sur le net, je suis même surpris de n’être pas tombé sur des avis plus assassins sur ce film.

Parce qu’à côté, Luc Besson, ça serait presque du Audiard tant il maitrise son sujet. Ici, tout sonne faux même jusqu’à son casting improbable où l’on se demande encore comment tous ses acteurs ont pu être réunis ensemble sur ce projet sans que l’on se rende compte du manque de cohérence. Mais malgré tout dans son registre, le film reste efficace. Je me moque de l’intrigue, ça pétarade, il y a de l’action, de l’humour et un tandem que tout oppose, il ne m’en fallait pas plus, c’est ce que j’attendais.

Pour le casting justement, le film doit beaucoup à Idris Elba (Sean Briar). Son charisme naturel fait qu’il s’impose très vite. J’ai vite sympathisé avec lui et aimer son personnage même si l’on fait dans la caricature. J’adore cet acteur et c’est vraiment le pied de le voir jouer ce genre de stéréotype avec classe sans jamais être ridicule.

Pour se convaincre de son expérience, il suffit d’ailleurs de voir son acolyte Richard Madden (Michael Mason). Ce dernier m’a amusé mais il manque clairement de prestance à l’écran. Heureusement qu’on a de la sympathie pour lui et qu’il possède pas mal d’humour car sinon, le comédien est quand même très léger.

Quand je parle de logique que je ne comprends pas dans cette distribution, c’est aussi parce que je ne vois pas ce qui a pu pousser la production à choisir Charlotte Le Bon (Zoe Naville), Kelly Reilly (Karen Dacre) et José Garcia (Victor Gamieux) dans ce genre de projet à contre-courant de ce à quoi on peut être habitué de les voir. Bizarrement, même si on ne crie pas au génie, ils s’en sortent quand même pas mal. Ça sonne parfois faux mais ce n’est pas honteux puis dans la légèreté, cela reste dans le ton de ce divertissement.

En revanche, le reste des seconds rôles est nettement plus chaotique. Si les faiblesses des têtes d’affiches peuvent me faire sourire, le jeu des différents policiers que l’on peut voir est juste catastrophique. Je n’attends pas grand-chose mais il me faut quand même un minimum et là, c’est quand même plus risible qu’autre chose à l’image d’un Thierry Godard (Rafi Bertrand) qui ferait presque tourner le film dans le registre de la parodie ou de son collègue qui s’occupe des réseaux sociaux…

La réalisation de James Watkins rempli sinon son cahier des charges. Il y a bien quelques petites baisses de rythmes à force de vouloir nous montrer un complot assez basique qui aurait pu être simplifié mais l’ensemble reste néanmoins dynamique. Ça parle un peu trop (ce qui n’aide d’ailleurs pas certains acteurs) mais on en a quand même pour notre argent en termes d’action.

Visuellement, ce n’est pas toujours ça (surtout les effets de foules) et on aurait pu exploiter un peu plus Paris mais ça se laisse quand même regarder. La durée du film n’est pas trop excessif, cela s’arrête à temps et le montage fait bien son boulot. Même la bande originale composée par Alex Heffes m’a bien plu même si là encore, c’est classique et pas très transcendant.

Pour résumer, je ne regrette pas d’avoir « Bastille Day ». C’est typiquement le genre de film sans prises de tête que j’aime bien voir de temps en temps. Dans son genre il y a mieux mais il y a aussi nettement pire. Ses différentes maladresses rendent le film amusant et si on fait abstraction de ses légèretés et du jeu catastrophique de certains acteurs, il y a de quoi passer un bon moment. Anecdotique, je pourrais revoir ce long métrage du coin de l’œil assez aisément en tout cas lors d’un passage à la télévision.