ARM Holdings, entreprise britannique spécialisée dans le design de puces, vient de devenir la propriété de SoftBank, l’un des plus importants fournisseurs de services mobiles du Japon.
Le conseil d’administration d’ARM a accepté à l’unanimité l’offre de SoftBank d’allonger l’équivalent de 31,4 milliards de dollars US visant à acquérir sa société.
«Nous admirons depuis longtemps ARM comme une entreprise du secteur technologique mondialement reconnue et leader dans son domaine», a déclaré le PDG de SoftBank, Masayoshi Son. «C’est l’une de nos plus importantes acquisitions jamais réalisées, et ARM devrait être un pilier important de la stratégie de croissance de SoftBank à l’avenir.»
L’incertitude économique provoquée par le Brexit ne semble pas avoir refroidi les intérêts de SoftBank.
Comme le souligne ce matin The Verge, cette transaction est quatre fois plus que ce que Microsoft a versé à Nokia, et près de trois fois plus que la somme injectée par Google dans la division mobile de Motorola lors de son acquisition (qui fût de courte durée). Et ceci, pour une entreprise dont le modèle d’affaires repose uniquement sur les redevances qu’elle perçoit aux entreprises exploitant ses brevets.
Car rappelons qu’ARM ne fabrique aucun semiconducteur. Sa technologie est néanmoins omniprésente dans la majorité des téléphones, tablettes tactiles, et montres connectées actuellement sur le marché. C’est le cas pour tous les modèles d’iPhone, la gamme Galaxy de Samsung, et tout autre appareil propulsé par un système sur puce Snapdragon – aussi bien dire tout autre appareil mobile.
Qui plus est, le portefeuille de plus de 4 500 brevets détenu par ARM s’étend au-delà des processeurs mobiles pour inclure des concepts de puces faisant la gestion des graphismes, des communications sans fil, de serveurs, ainsi que des outils de développement.
Une acquisition qui s’inscrit dans une nouvelle tendance
Comme le mentionnait Tom Goodwin dans une chronique publiée par TechCrunch l’an dernier, une nouvelle tendance se dessine dans le secteur des technologies :
«Uber, le plus important service de taxi au monde, ne possède aucun véhicule. Facebook, propriétaire du média le plus important au monde, ne crée aucun contenu. Alibaba, le détaillant le plus rentable au monde, ne gère aucun inventaire. Et Airbnb, le plus grand fournisseur d’hébergement au monde, ne possède aucun actif immobilier. Quelque chose d’intéressant est en train de se manifester [dans l'industrie].»
SoftBank a annoncé son intention de maintenir le siège social d’ARM dans la ville de Cambridge au Royaume-Uni. Le géant japonais des télécommunications souhaite au moins doubler les effectifs de l’entreprise britannique, qui compte 4 000 employés, sur une échelle de cinq ans.
Visiblement, l’incertitude économique provoquée par le Brexit ne semble pas avoir refroidi les intérêts de SoftBank, comme l’a d’ailleurs souligné aujourd’hui le nouveau gouvernement britannique.
«Seulement trois semaines après la décision du référendum, cette décision montre que la Grande-Bretagne n’a pas perdu son attrait pour les investisseurs internationaux», selon Philip Hammond, chancelier de l’Échiquier du Royaume-Uni.