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POLITIQUE / MONDE > Lutte contre Daesh : "une part de suspicion" sur la Turquie alliée, selon Jean-Marc Ayrault

Publié le 18 juillet 2016 par Fab @fabrice_gil
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a estimé qu'il y avait "une part de fiabilité" et "une part de suspicion" sur la Turquie en qualité de partenaire dans la lutte contre Daesh.

POLITIQUE MONDE Lutte contre Daesh

Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires Etrangères I AFP


Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault était présent hier chez nos confrères de France 3.Parmi les questions qui lui ont été posées, celles portant sur la coopération de la Turquie dans la lutte contre Daesh (État islamique). Le chef de la Diplomatie a délivré une réponse laissant entendre un partenariat pas totalement de confiance : "Il y a des questions qui se posent. Il y a une part de fiabilité et il y a une part de suspicion aussi, c’est vrai". Le ministre des affaires étrangères a poursuivi en indiquant que "la semaine prochaine à Washington, il y aura une réunion [ndlr : de la coalition internationale contre Daesh], mon homologue turc sera présent. Avec Jean-Yves Le Drian, nous lui poserons clairement des questions pour savoir comment faire pour combattre encore plus Daesh en Syrie". A noter que le président turc Recep Tayyip Erdoğan sera présent. Et si les proches du ministre semblent s'accorder à dire qu'ils ne remettent "pas en cause la fiabilité d'Ankara dans la lutte anti-EI", le souci évoqué par Jean-Marc Ayrault pourrait alors porter plus précisément sur le lien unissant Ankara à Paris dans ce combat.
Turquie : un "grand pays"M. Ayrault a ajouté que la Turquie est un "grand pays, qui a une situation stratégique, qui est membre de l’OTAN, qui est le premier pays frontalier de la Syrie, qui accueille deux millions et demi de réfugiés sur son territoire, et donc qui est un allié". Sur la question de la récente tentative de coup d'État manquée en Turquie, le ministre des affaires Etrangères s'est voulu ferme sur la réaction affichée de la France : "Il fallait condamner le coup d’État en Turquie, c'est la moindre des choses, [mais] nous voulons que l’État de droit fonctionne pleinement, ce n'est pas un chèque en blanc à M. Erdoğan".Rétablir la peine de mort, en Turquie ?Le président Erdoğan, a estimé qu’après la tentative de putsch militaire de vendredi, le pays ne pouvait différer le rétablissement de la peine de mort. Le gouvernement en discutera avec les partis de l’opposition. S’adressant à la foule de ses partisans qui, devant sa résidence d’Istanbul, réclamaient le rétablissement de la peine capitale, le chef de l’État turc a répondu : "Nous ne pouvons pas ignorer cette revendication"La peine de mort a été abolie en Turquie en 2004 pour satisfaire aux critères requis par l’Union européenne en vue d’une adhésion d’Ankara. Il n’y a pas eu d’exécution capitale en Turquie depuis 1984. À la suite de ces déclarations, le chef de la diplomatie autrichienne, Sebastian Kurz, a affirmé qu’une telle mesure serait inacceptable, dans une interview publiée ce matin dans le journal Kurier. "Il ne doit pas y avoir de purge arbitraire, pas de sanctions pénales en dehors du cadre de l’État de droit et du système judiciaire", ajoute l’homme, le jour même où lui et ses homologues de l’Union européenne doivent tenir à Bruxelles une réunion de crise, pour inviter le chef de l’État turc à agir dans le respect de la loi et des droits de l’homme. FG

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