Au plus fort des pluies incessantes, nous avons eu facile presque 2 cm d'eau dans la cour. Et plus encore dans les trous. J'ai pas mesuré dans les trous, mais on était au moins à 4 cm. C'était effrayant, nous avons dû prendre un parapluie pour aller à la boîte aux lettres. Et comme je n'ai pas de chaussures à semelles compensées, j'ai failli avoir les pieds presque trempés, c'était l'apocalypse. Inutile de vous dire que nous sommes encore sous le choc. Heureusement, la terre chez nous est comme nous, elle boit bien. C'est une chance. De l'importance d'avoir une litière bien absorbante. Évidemment, il y en a qui ont eu moins de chance que nous autres, ne serait-ce qu'à quinze kilomètres d'ici, il y avait au moins 50 cm d'eau dans les rues. Mais bon, ils avaient qu'à faire attention. Je ne les blâme pas mais ils mériteraient. Du coup, j'ai cherché une solution qui empêcherait d'éventuels dégâts pour une inondation future qui n'est plus du tout exclue, vu que la pluie est méchante, je suis sûr qu'elle est prête à recommencer ses fantaisies. C'est la nuit que je réfléchis, quand je dors. Mon cerveau est en ébullition dès que je suis allongé. Ça carbure un max. Mon cerveau fait pas ça quand je dors: Mais plutôt ça: Je me suis couché puis je me suis levé et mon cerveau avait alors trouvé l'idée géniale. Construire un mur. Comme le mur d'Hadrien. On dirait que je serais l'empereur Hadrien et que la pluie ce serait les barbares. Des barbares particulièrement vicieux puisque ce sont des barbares liquides qui s'infiltrent partout. Un barbare de l'ancien temps avec une peau de bête, une grosse massue et un casque avec des cornes ça passait pas partout. Ça sautait de son drakkar et ça courait jusqu'à trouver une forteresse imprenable à prendre, et des fois ça se coinçait dans le chambranle d'une porte parce que le casque était trop large. Le barbare était stoppé net dans sa progression. Dans le jargon professionnel, on appelle ça la progression stoppée nette du barbare qui a sauté de son drakkar, c'est un terme technique, je ne sais pas si vous pouvez comprendre. Ça c'était avant que l'on invente le casque de barbare en laine: Le casque de barbare en laine possède cet avantage de bien protéger du froid. Le barbare peut ainsi prendre une forteresse imprenable sans avoir froid aux oreilles, et c'est donc un avantage certain sur l'ennemi qui ne possède pas, lui, d'un tel dispositif et doit donc rentrer de temps en temps pour se réchauffer. L'autre avantage du casque de barbare en laine est qu'il ne peut pas se coincer dans les chambranles de portes, grâce à sa technologie tout à fait révolutionnaire dite de "la grande flexibilité du fait que c'est tout mou". Par contre, l'écueil principal du casque de barbare en laine réside dans le fait que ça ne protège pas ou peu de violents coups d'épées dans la tronche, mais le barbare n'en a cure, un violent coup d'épée lui fait l'effet d'une piqûre de moustique, il en redemande même, parfois. Ouvrons une parenthèse à propos des barbares tiens, vous verrez, c'est passionnant. Le barbare est à l'origine de nombre d'inventions qui nous sont parvenues jusqu'ici. Je sais pas si c'est bien français comme phrase. Oh ben si après tout, c'est bien français comme phrase. Des fois je fais des tournures de phrases bonnes et je me demande si elles sont bonnes alors qu'elles sont bonnes. Bon on s'en branle.
Le barbare.
Le barbare a par exemple inventé l'épée à deux lames:
L'épée à deux lames est faite pour couper un membre au plus près de la racine et empêcher une repousse rapide dudit membre. La première lame soulève le membre, par exemple un bras, tandis que la deuxième lame le coupe avant qu'il ne se rétracte. Une coupe propre et nette qui laisse la peau lisse et parfaitement sanguinolente. La perfection au masculin. Cette invention nous est parvenue sous la forme du rasoir d'aujourd'hui. On notera en sus que l'homme a eu l'idée ingénieuse de marier l'épée à deux lames avec le store vénitien pour inventer le rasoir d'aujourd'hui, on n'arrête pas le progrès si on regarde bien, c'est probablement fait pour qu'on ne soit pas ébloui par le soleil si l'on se rase les yeux, une occupation comme une autre, qui sommes-nous pour juger:Fermons cette parenthèse, c'était très intéressant. Un mur, donc.
Oui, pourquoi pas?
Y a des cons y mettent des clôtures mais y a tout l'eau y passe quand ça pleut, c'est pas étanche. Il faut mieux clôturer. Il eût fallu mieux clôturer (imparfait du subjonctif première personnel du pluriel: il eût fallu que nous clôturassions mieux). Un bon mur, de la bonne pierraille, du bon béton, de la bonne caillasse, du bon ciment, que du bio.
Oui mais si je fais un mur que d'un côté ou deux, y a l'eau qu'elle rentrera ailleurs, l'eau c'est malin comme un singe, tu bouches là, pfuit elle passe là. Maligne la coquine. Faut tout entourer, et haut puisque ça peut monter vite et haut, les faits sont là pour nous le démontrer.
Il faut faire un mur comme ça, avec la maison dedans:
Oui mais vous allez me dire, il est pas malin le type, car si ça pleut beaucoup, l'eau va remplir son cube en bon béton bio, ah il est quand même pas fin le type. Oui mais j'y ai pensé aussi, je suis pas la moitié d'un con, il faut que je recouvre le tout d'un toit en béton aussi, avec la maison dedans, comme ça:
D'une ça protégerait de la pluie, et deux ça protégerait aussi des barbares, les vrais (j'avais marqué les "vris" mais ça ne voulait rien dire, c'était cocasse mais sans beaucoup d'intérêt, du coup j'ai pris mon courage à deux mains, j'ai supprimé le "s" et le "i" avec la touche du clavier qui permet cette délicate opération, c'est une touche de supprimement, puis j'ai ajouté un "a" en appuyant une seule fois sur la touche "a" du clavier et j'ai refait un "i" pareil en appuyant une seule fois sur la touche "i" du clavier et j'ai fini en beauté, l'apothéose, la cerise sur le gâteau, j'ai mis un "s" final en appuyant une seule fois là encore sur la touche "s" du clavier, et c'est ainsi que j'ai corrigé la faute; j'ai en outre choisi la rigueur et la précision plutôt que la rigolade et la gaudriole, parce qu'on aurait pu rigoler franchement à gorge déployée en lisant "les vris barbares" c'est un fait, mais j'ai préféré de loin, de beaucoup aussi on peut dire, rectifier cette erreur pour une meilleure compréhension rendue par une lecture plus claire et ne prêtant à aucune confusion, mais même d'une façon claire et précise les choses sont parfois lues de travers, c'est vri) les poilus avec un casque en laine.
Les poilus avec un casque en laine.
Ah non merde, c'est pas le sujet.
C'était quoi le sujet déjà?
Ah oui, les inondations.
Le mur d'Hadrien.
J'apprends à l'instant sur wikipédia que le mur d'Hadrien possédait 300 tours sur sa longueur, ça fait un sacré nombre de tours à construire, faut être un passionné des tours pour en construire 300, en plus pour compliquer, ils en construisaient 3 par portion de mur divisée par 100, eh, pas bêtes les gars. On dit on dit, mais ils n'étaient pas si fous que ça, ces romains. 17 camps retranchés en tout, comme babaorum, laudanum, petibonum etc, vous connaissez. Hein.
Hadrien. Eh en plus y se foulaient pas pour les noms d'empereurs les romains hein. Hadrien, Constantin, Valentinien, Gratien, Jovien, Julien, Numérien, Aurélien, Salonin, Émilien, Trébonien, Sacavin, Maximin, Vespasien etc.
Putain on s'en fout des inondations, sérieux. En plus on s'en ferait bien une petite, on crève de chaud là.
Avec leur putain de changement climatique, on passe de canicule à inondation, et inversement.
Les gens qui changent le climat, je les vomis. Moi j'ai jamais changé le climat de toute ma vie. J'ai même jamais essayé. Je suis respectueux des us et des coutumes, la météo annonce de la pluie, je prends la pluie, la météo annonce de la neige, je prends la neige, la météo annonce du soleil, je prends mon chapeau. Tout ça sans broncher, sans jamais me plaindre, sans jamais esquisser le moindre signe d'exaspération.
Putain de saloperie de canicule de merde à la con. On se plaint jamais, et voilà comment on est remercié.
Je vais aller bouquiner un peu tiens. Faudrait que je travaille mais j'ai pas le courage. Y fait tellement chaud que j'ai même pas le courage de procrastiner, je procrastinerai demain, ou après-demain, ou les jours suivants.