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Qu’est-ce qui t’a amené à passer d’une carrière de skateur professionnel à bluesman?
J’ai fait du skate pendant 17 ans et pendant 10 ans ça m’a permis de vivre. Mais après une chute où je me suis fait mal au dos, j’ai du interrompre ma carrière et c’est à ce moment là que je me suis intéressé d’un peu plus près à ma guitare. Parallèlement j’ai découvert des artistes de blues qui m’ont vraiment fasciné et passionné. J’ai commencé à jouer et à apprendre en m’inspirant de cette musique jusqu’au moment où on m’a proposé ma première date de concert. Sur le coup j’y allais un peu à reculons car ça m’angoissait mais finalement j’ai foncé et maintenant les concerts s’enchainent. Je vois que les gens prennent du plaisir et c’est le principal. Tant que je vois que les gens prennent du plaisir je continuerai à jouer.
Quand est-ce que tu as touché ta première guitare?
Çà fait un petit moment que je joue de la guitare mais là ça fait trois ans que je joue vraiment ce type de musique après avoir appris le chant, l’harmonica et aussi la guitare en métal, particulière au blues: appelées "résonator", je suis comme tombé amoureux de cet instrument qui m’a beaucoup inspiré.
Quel rapport as-tu avec la musique et tes spectateurs?
Ce qui m’attire le plus c’est la musique vivante. C’est ce qui m’avait fasciné dans l’approche du blues: les musiciens solistes qui n’utilisent pas 10.000 pédales et 10.000 trucs électroniques. Cet esprit humain, qu’on est un peu en train de perdre avec tous les effets, m’a vraiment intéressé. Je pense que moins il y a d’effets et moins il y a d’artifices, plus l’aspect mécanique est mis en avant et plus les gens sont touchés et indulgents. Ils acceptent plus facilement les erreurs lorsqu’on est à nu : c’est ce qui humanise la musique. Les erreurs, je n’essaye d’ailleurs pas de les enlever. J’ai appris à jouer de cette manière, sans effet avec mon pied, mon harmonica, ma mélodie et ma rythmique. C’est comme ça que je me suis lancé même si, parfois, je me demande pourquoi car à l’époque ça me faisait énormément flipper. Heureusement que depuis j’ai plutôt des bons retours. Et tant que je ferai plaisir au gens je continuerai à jouer.
Quels sont les concerts qui t’ont le plus marqués?
Le concert qui m’a le plus marqué c’est l’Olympia quand j’ai joué en première partie de Gregory Porter en 2015. Je me sentais dans la cours des grands et à la fois pas vraiment à ma place. Surtout que je suis passé d’un concert dans un petit village devant 70 habitants pour jouer trois jours après à l’Olympia qui contenait à lui seul plus de spectateurs que dans tout le village réuni. La première partie de Feu! Chatterton à Biarritz a été vraiment chouette, ça s’est super bien passé pour un super bon moment. Puis il y a des petits concerts comme à Marseille. Pourtant c’était le soir de coupe du monde donc le pire des concerts s’annonçait. Finalement après le match tout le monde est venu dans le mini bar où j’étais programmé et ce fut la folie furieuse.
Un petit mot sur tes sources d’inspiration?
C’est un peu flou pour moi, j’ai du mal à mettre des mots sur mes sources d’inspiration mais en étant né à Bayonne et habitant sur la côte basque j’ai naturellement était baigné dans toute la culture skate et je sais que j’ai fait du skate parce que j’habite ici. Après il y a la culture basque qui m’a inévitablement influencé. C’est sûr que si j’avais habité à Stuttgart, j’aurai eu plus de chance de jouer de la musique classique!
KéPA, ça vient d’où?
KéPA, c’est le surnom de ma grand-mère. J’ai appris à jouer chez elle, un peu loin de tout, à la campagne. Lors de mon premier concert j’ai du me choisir un nom; je n’y avais jamais trop songé alors j’ai trouvé que KéPA en quatre lettres ça sonnait bien. Et ma grand-mère ça l’a fait plutôt rigoler!
Que penses-tu du BIG Festival?
Je l’ai vécu une année pour le concert de La Femme mais je suis super content d’y participer cette année, surtout pour la scène locale qui est une bonne initiative.
Peux-tu nous citer quelques artistes que tu écoutes?
Ballaké Sissoko, Toumani Diabaté, Fred Mc Dowell… Mais aussi Bob Log III qui est passé à l’Atabal à Biarritz! C’est souvent des musiques un peu transcendantes et acoustiques.
As-tu des adresses à nous recommander dans la région?
Le Magnéto à Bayonne! Il y a de supers concerts, c’est un peu underground encore avec une superbe voute en pierre. Et ils font tout pour qu’il y ait une super programmation en plus! Pour une bière, il y a la Case de l’Océan, chez Rico pour les intimes, plage de l’océan à Anglet. Et sinon mon endroit favori c’est le champ de tir à Boucau, j’aime bien aller faire du surf là-bas et j’y ai fait pas mal de soirée aussi. C’est un peu la verrue plantaire du Pays Basque car il n’y a personne. Comme ce n’est pas une station balnéaire, ça sent la liberté. Y’a encore des blockhaus allemands et j’adore cet endroit!
Quelques mots sur ton prochain album?
Pour mon prochain album j’ai vraiment envie de m’appliquer, comparé à mes deux premiers qui étaient un peu semi-pro. J’ai plein d’idées mais je préfère ne pas trop parler et faire, plutôt que l’inverse! Je travaille énormément mes guitares et c’est ce qui me fait évoluer.
Et sur toi?
Je suis comme tout le monde, un peu anxieux, je vis sur le moment mais ça ne marche pas toujours. Et je ne suis pas la plénitude incarnée!
Retrouvez KéPA ce 17 juillet 2016 à Toulouse, le 22 juillet à Saint-Jean-de-Luz et le 18 août à la Cité de l'océan de Biarritz. Dans une ambiance décontractée, vous pourrez entendre le blues de l’artiste basque. Un moment de rencontre en musique pour une ride de plaisirs assuré.
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