Débarquement Immédiat // De Philippe de Chauveron. Avec Ary Abittan, Medi Sadoun et Cyril Lecomte.
Philippe de Chauveron a eu beaucoup de chance avec Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? en 2014. Le réalisateur n’est pas vraiment le meilleur du monde mais il a réussi à faire une comédie populaire avec ce qu’il fallait dedans. Cependant, le réalisateur a ici égaré la recette du succès. La comédie manque dans un périple qui vaut plus pour les décors de l’île de Malte que tout le reste. En effet, il manque un petit je ne sais quoi là dedans pour que le sel prenne et c’est bien dommage. Le film semble sortir tout droit de ces comédies françaises des années 2000, formées sur un schéma classique et sur des bases peu inspirées. Reposant en grande partie sur Ary Abittan et Medi Sadoun, Débarquement Immédiat a du mal à passer certains gags qui deviennent un peu lourd à la longue. Certes très adaptés à l’humour des deux acteurs, j’aurais préféré quelque chose d’un brin plus inspiré. Ce n’est surtout pas avec Débarquement Immédiat qu’il va connaître un succès populaire comme le précédent. Cela manque de punch et le film manque aussi d’idées. Après la bande annonce, je dois avouer que j’étais très réticent à l’idée d’aller voir ce film et puis je me suis laissé tenter car je suis parfois un peu masochiste avec le cinéma français.
C'est l'histoire d'un flic de la police des frontières qui ramène un gars dans son pays, sauf que ce n'est pas le bon gars et ce n'est pas le bon pays...
Au bout de cinq minutes, on comprend ce qui va se passer dans tout le film. Le scénario est convenu et la mise en scène manque d’originalité. Philippe de Chauveron n’a jamais été un réalisateur exceptionnel mais il aurait pu utiliser un peu mieux le cadre solaire de son histoire. Cela aurait été parfait pour nous faire voyager en plein été (au moins) dans une salle climatisée. Le film empile alors tout un tas de clichés (tant sur la police française, sur les immigrés, sur l’homosexualité, etc.) pour un résultat plus que douteux par moment. Si certains gags fonctionnent, les personnages caricaturaux fonctionnent quant à eux beaucoup moins bien. Cela me rappelle des comédies comme La Croisière ou des trucs de ce genre là, ils ne sont pas spécialement brillants. Une fois que l’on sort de la salle, on se demande si l’on va revenir ou en tout cas, si l’on a envie de voir plus de ces acteurs qui sont en bis repetita de ce que l’on a déjà pu connaître dans le film précédent du réalisateur. Certains gags, lorgnant sur les différences, n’ont donc pas le même effet car ils sont moins taquins et moins assumés. Du coup, la comédie hésite grandement et ce n’est pas en mettant un savon dans la bouche du prisonnier ou en faisant brûler un bateau que l’on va rire.
En tout cas, ce n’est pas fait pour moi c’est sûr et certain. La comédie française continue ici de s’égarer et de se complaire dans certains trucs qui ne fonctionnent pas aussi bien. Le film est alors un peu lourd, un peu ennuyeux (voire très ennuyeux à certains moments) et c’est bien là où le bas blesse. J’en attendais rien (surtout après la bande annonce) mais je m’attendais au moins à quelque chose d’un brin plus fun et inspiré. Peut-être car le sujet, mainte et mainte fois exploité au cinéma, aurait pu permettre à Philippe de Chauveron de nous servir autre chose que de la soupe. Le film a du mal à démarrer et rien que la scène dans la chambre d’hôtel ouvrant le film est un signe de ce qui ne fonctionne pas là dedans. Dommage.
Note : 1/10. En bref, mais qu’est-ce que Philippe de Chauveron a fait au bon Dieu ?