brain dates

Publié le 16 juillet 2016 par Modotcom


cette semaine je voulais justement faire la conversation
moi qui ai toujours haï cela
moi qui ai fui les partys de filles
car j'abhorre les confidences
je les déteste car je n'aime pas l'apitoiement
propre à certaines situations
la complaisance dans le malheur
le bitchage et la ligue des unes contre les autres
je n'y portais aucun intérêt
et puis aussi il faut l'avouer
j'avais peur de m'écouter parler
je n'avais aucun intérêt pour la vie des autres
j'étais trop intéressée par la mienne
j'ai donc gardé les échanges à un autre niveau
et ai trouvé du sens autrement
ça n'excluait pas pour autant l'amitié
mais ça excluait la confidence
tout le monde sait
que je ne suis pas une confidente
j'esquive toujours le small talk
et les affaires personnelles
cela se manifeste aussi dans mes contacts d'affaires
toujours un peu maladroits avec les femmes
et beaucoup plus simples avec les hommes
je rentre dans le vif du sujet rapidement
en oubliant même de saluer
évidemment et je l'ai répété souvent
un cocktail comptant pleins d'inconnus
venus ramasser des leads d'affaires
me rebute au plus haut point
quoi dire
quoi entendre
mais qu'est-ce que j'aime écouter pourtant
j'étudie et j'adore les classes
j'adore que l'on m'apprenne des choses
je chéris les moments où j'écoute une conférence
où j'absorbe de la matière du savoir
les idées que mes pairs partagent
j'adore les conversations politiques
philosophiques et intellectuelles
lors desquelles j'écoute attentivement
à défaut de manquer de perspective
et de me garocher comme une dogmatique
dans la fosse aux lions
et faire une folle de moi
avec les années
ce dernier type de conversation m'interpelle énormément
les réseaux sociaux mettent en relief
le fait que les gens ont des idées
ont des projets de vie
ont énormément à m'apprendre
et sont en train de réfléchir
j'ai envie à nouveau de faire la conversation
on est rendu ailleurs
fini le pleurnichage immature de l'adolescence
on est rendu dans les choses sérieuses
celles où on a envie de changer le monde
ces conversations-là
autour d'un petit déjeuner
ou d'un lunch rapide
entre deux ou trois ou six personnes
qui ont envie de faire des choses
oui
elles changent le monde
et elles m'inspirent
j'ai besoin de cet input pour avancer
et comme le dit si bien yann fortier
dans son dernier billet
je ne vais pas évoluer grâce à une société
qui a une histoire à me raconter
je vais grandir grâce à des gens qui ont des réflexions
et des expériences de vie
ce besoin a été très bien capturé
par christine renaud qui a fondé e-180
sur la prémisse de l'apprentissage par les pairs
c'est d'elle que vient le brain date
ce concept de rencontres
entre gens qui ont des choses à s'apprendre
c'est formidable ce que les gens font
et il y en a plein autour de moi
je t'appelle et on déjeune
j'ai envie de t'entendre.