Attentat à Nice : l'abominable" /> Attentat à Nice : l'abominable" border="0" title="ÉDITION SPÉCIALE > Attentat à Nice : l'abominable" />
Arrivée des secours sur la Promenade des Anglais peu après l'attaque terroriste le 15 juillet 2016 à Nice I Franck Fernandes
Vers 23H00, la foule s'est rassemblée, comme de coutume, sur la très populaire Promenade des Anglais pour les traditionnelles festivités du 14 juillet. Le feu d'artifice vient de s'achever quand un camion blanc fonce dans la foule. Il renverse sur une distance de 2 kilomètres les personnes se trouvant sur son chemin. "Il y a eu des coups de feu et le chauffeur a été abattu" par les policiers présents sur place, a raconté le sous-préfet des Alpes-Maritimes, Sébastien Humbert. Aucune prise d'otage n'a suivi l'attaque, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet, infirmant de nombreuses rumeurs qui ont suivi l'attentat. Un périmètre de sécurité a immédiatement été mis en place à proximité de la Promenade des Anglais totalement bouclée. La place Masséna était elle aussi inaccessible hier peu avant minuit.Aux alentours d’01H00, la police technique et scientifique procédait aux premières investigations sur le camion, immobilisé devant le Palais de la Méditerranée, pneus crevés et porte passager criblée d'impacts de ballesUn bilan "très lourd" encore provisoireLe bilan de l'attaque s'établissait vers 04H30 à 84 morts dont des enfants, et 18 blessés sont en "urgence absolue", a précisé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Parmi les victimes, se trouve un haut responsable de la police aux frontières, a-t’on appris de source policière. Le Centre hospitalier universitaire de Nice a déclenché le Plan Blanc, avec la mise en place d'une ligne téléphonique pour les familles 04 93 72 22 22. Le plan Orsec nombreuses victimes a lui aussi été activé.Qui est le conducteur fou ?A cette heure, on ne connaît pas l'identité du chauffeur. Des papiers d'identité au nom d'un Franco-Tunisien de 31 ans, domicilié à Nice, ont été retrouvés à l'intérieur du véhicule. L'identification formelle du chauffeur est toujours en cours. Selon une source policière, l'homme figurant sur les papiers est seulement connu pour des faits de droit commun. "Des investigations sont menées pour savoir si l'individu a agi seul ou s'il a bénéficié de complices qui auraient pris la fuite", a affirmé le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Au moins une arme a été retrouvée à l'intérieur du camion. Le "caractère terroriste" de cette attaque "ne peut être nié", a affirmé le président François Hollande. Vers 01h30, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête. A 04H00, aucune revendication n'avait été envoyée. Les investigations sont confiées aux enquêteurs de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Le choix du mode opératoire et de cette date hautement symbolique évoquent les consignes de groupes jihadistes comme Al-Qaïda ou l'organisation Daesh.
Dans un message audio diffusé il y a deux ans, le porte-parole officiel de l’EI, Abou Mohammed Al-Adnani encourageait ceux qu'il nomme "les soldats du califat" à utiliser n'importe quelle arme disponible, à l'image du jihadiste Larossi Aballa, qui avait assassiné avec un couteau le 13 juin un policier et sa femme à leur domicile dans la région parisienne. "Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle", leur disait-il, "débrouillez-vous (...) renversez-les avec votre voiture". Le 11 juillet, Bernard Cazeneuve, qui se félicitait d'un Euro-2016 sans incident majeur, avait affirmé que "la menace terroriste demeur(ait) », appelant à la vigilance pour la période estivale. FG / VF