Il est 15h quand on arrive au pied du cratère du Hverfjall , que l’on a appréhendé de la route. Volcan explosif, il n’est entré en éruption qu’il y a 2 500 ans, rejetant des roches et des cendres, mais pas de lave.
Nous venons faire une marche d’un peu plus de quatre heures entre les doux cratères herbeux près du lac Myvatn, et les imposantes formations de lave friable, Dimmuborgir, soit littéralement, les châteaux noirs au coeur de la vallée, tout près du cratère.
En grimpant à son sommet, nous allons surplomber toute la vallée, des solfatares fumants derrière nous, à la vallée couverte d’aspérités plus ou moins visibles, la lave affleurant de mille manières différentes. Il fait froid et il commence à pleuvoir sérieusement. Nous décidons de manger nos sandwichs, en observant les gens partir à l’assaut de cette pente, qui semble plus éprouvante qu’elle n’y parait. Par petits groupes, les gens commencent à gravir la côte, avant de s’arrêter, ralentir, ou montrer des signes de fatigue.
Nous nous harnachons de manière à être au sec et au chaud, avant de nous lancer sur le flanc du cratère. Il nous faut 20/30 minutes pour monter les 160 mètres, qui mènent au sommet. Sur la pente, le vent souffle, et les graviers sous nos pas, rendre l’ascension pénible. La pluie nous bat le visage, et brouille un peu le panorama. Prendre des photos dans ces conditions requiert une méthode toute particulière, qui consiste à essuyer maintes et maintes fois l’objectif avec un mouchoir sec.
Sur la crête du cratère, les formes douces et le dégradé de couleur, nous font deviner les reliefs. Le sol semble friable, incertain, presque mouvant, tant les graviers retiennent nos pas. Peu de monde entreprend de faire le tour du cratère. La plupart se contente de la vue (déjà formidable) et redescend sur le parking.
Nous poursuivons donc l’ascension, pour parcourir les 1040 mètres de diamètre du cratère et ainsi, embrasser toute la vallée du regard. La montée ici est ardue, et chacun à son rythme, continue d’avancer.
Je ramasse des pierres, polies par le vent qui ici souffle très fort. Sur le lac Myvatn, on aperçoit la silhouette de Vindbelgjarfjall, plus haute, et dont la cime est coiffée de nuages.
On pense atteindre le point le plus élevé, et juste derrière la descente nous attend. Pour le moment nous avons le vent dans le dos, on redoute l’arrivée sur l’autre versant, soumis aux bourrasques. Juste en bas, deux femmes bifurquent depuis le sentier pour emprunter un chemin qui descend vers les châteaux de lave. Nous les apercevons mal d’ici, ne discernant pas bien leur formes fantastiques.
En avançant un peu plus, nous pensons reconnaître ce que le guide indique comme étant le cratère Ludent, au sud-est. Ici le vent nous aveugle, la pluie complique la prise de photos mais un timide soleil commence à poindre à travers les nuages.
Photo incongrue qui témoigne de mon mal de dos passager… Nous entreprenons de descendre gaiement, cela prend moins de temps qu’à l’aller, nos jambes se dérouillent agréablement dans la pente…
Une jolie balade qui nous aura pris une heure en tout et pour tout.
Et pour situer le cratère du Hverfjall :