Le gouvernement français est la cible d’une horde de critiques sur les réseaux sociaux alors que son Système d’alerte et d’information des populations n’a tout simplement pas fonctionné à temps.
Durant les festivités du 14 juillet hier soir, Nice a été la cible d’une attaque terroriste lorsqu’un camion a volontairement foncé dans la foule. Le bilan actuel fait état d’au moins 84 morts et d’une centaine de blessés, dont 18 sont dans un état critique.
Quelques minutes après l’attaque, les Niçois proposaient déjà refuge aux gens sur Twitter par le biais du mot-clic #PortesOuvertesNice.
La nouvelle a sans surprise rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Quelques minutes après l’attaque, les Niçois proposaient déjà refuge aux gens sur Twitter par le biais du mot-clic #PortesOuvertesNice. Un citoyen a aussi créé le compte @SOSNICE1407 dans le but d’aider à retrouver les personnes portées disparues qui avaient prévu assister aux célébrations. Enfin, Facebook a activé son Contrôle d’absence de danger afin de permettre à ses utilisateurs situés dans la zone où a été perpétré l’attentat de signaler à leurs proches qu’ils étaient sains et saufs.
Mais voilà, l’application gouvernementale SAIP, conçue justement pour informer ses utilisateurs lors de suspicion d’attentat ou de fait exceptionnel, a transmis son alerte plus de deux heures après le drame. Rappelons que lors de son lancement en juin dernier, le ministère de l’Intérieur de France avait promis que celle-ci réagirait dans un délai de 15 minutes.
Comment expliquer cette importante défaillance? Comme le rapporte The Verge, Gaël Musquet, hacker en résidence de l’agence numérique La Fonderie, avait déjà soulevé que de s’appuyer sur les réseaux cellulaires et Wi-Fi pour communiquer avec une importante flotte d’appareils mobiles situés dans une zone restreinte (comme une foule) était voué à l’échec.
«Quand il y a trop de téléphones dans une certaine zone et pas assez de canaux disponibles pour pouvoir router tous les appels, les antennes-relais sont saturées et elles ne peuvent plus répondre», a-t-il déclaré au Libération le mois dernier. «En cas de crise imprévue, les infrastructures ne résisteront pas, ni pour les appels, ni pour les SMS, ni pour les données Internet. Ce sont des lois physiques, on ne peut rien y faire. Dans ce genre de situation, SAIP sera dans les choux.»
C’est d’ailleurs ce qui s’est produit. Selon le blogue Numerama, les services de secours sur place hier ont annoncé que les réseaux cellulaires étaient surchargés, invitant les gens à passer par des alternatives numériques.
Une source gouvernementale évoque un problème technique rencontré hier soir par le prestataire qui gère l'appli SAIP #LT
— Anaëlle Grondin (@AnaelleGrondin) July 15, 2016
Ce matin, la journaliste Anaëlle Grondin du quotidien Les Échos a rapporté qu’un problème technique sera à l’origine de l’important délai rencontré par l’application SAIP hier soir.