Un extrait de Vinylvidivici
Claude Picard, à l'aide d'autres collectionneurs, agrémente régulièrement de pochettes scannées en bonne résolution cette base avec le track listing qui va bien.Mais cet amateur quinquagénaire éclairé, et partageur, ne s'est pas arrêté en si bon chemin, et s'est associé à d'autres collègues pour monter plusieurs labels :
Mémoire neuve, pressages officiels en vinyle de nombreux morceaux inédits de groupes rock français des années 70/80, Vinylvidivici, pour sortir des bandes jamais publiées, et plus récemment : Caméléon records, dont le but est de represser des vinyles déjà édités mais introuvables ou trop onéreux, avec les pochettes originales, juste remaniées en y ajoutant le logo Caméléon.
La production est soignée et la réalisation de la pochette nickelle, faisant de ces réalisations de belles pièces de collection.
Chaque sortie bénéficie aussi d'une page dédiée, avec moult informations sur le groupe, le disque, et de nombreuses photos, en faisant une autre base très intéressante pour les amateurs.
Analyse de quelques références :
Les Senders : découvert tardivement avec ce ep, le label Caméléon m'a tout de suite fait très bonne impression. En effet, connaissant ce groupe grâce au Club des années soixante depuis trente ans, j'avais déjà leurs enregistrements, sous diverses formes, mais pouvoir posséder leurs deux ep originaux cultissimes était devenu quasi impossible, pour une bourse de "jeune" amateur non fortuné.
C'est donc avec un plaisir non feint que l'on pose sur la platine ces deux galettes, dont celle du ep le plus culte de ce combo garage de haute volée, avec le fameux titre "Les cheveux longs" en vinyle violet.
Les pochettes sont magnifiques, et le son très clair. Un pur bonheur.
> Il reste des copies. Ruez-vous dessus !
Les nouveautés parues à la rentrée sont deux eps de Eddie Cochran et Chuck Berry, rien que ça, et pas les moindres : les deux premiers en édition française.
Chuck Berry : 1st ep REU10004/Came20
Posséder un ep original de 1958 du roi du rock est une aubaine, en bon état, et pouvoir à nouveau, grâce à Caméléon, tenir cette belle pochette bleue dans les mains : une certaine jouissance.
Le dessin de cette édition est très 50's, et on retrouve au verso les titres du label London original.
Quant aux quatre titres, je ne vous fait pas l'affront de détailler Rock and roll music, et Roll over Beethoven, présents en face A.
Par contre, pas certain que vous connaissiez aussi bien Blue feeling, et Drifting heart, en face B.
Blue feeling est un superbe petit blues acoustique instrumental et langoureux, qui met tout le talent de Berry en exergue. On est pas là dans la démonstration, mais dans l'émotion blues pure. Un régal pour les amoureux du blues folk.
Drifting heart donne à entendre le côté "îlotier" du guitariste de Saint-Louis. Genre chaloupé et doux, que l'on retrouve sur des titres comme "You Came a Long Way from St Louis" ou ""Jamaica Farewell Song". Un genre moins connu du grand public, mais qui définit néanmoins le style complet de l'interprète.
Eddie Cochran. 1st ep (Liberty/Caméléon) REU1214/Came21
C'mon everybody, Sittin' in the balcony, Summertime blues, 20 flight rock.
Même chose pour Eddie Cochran : Un vrai plaisir que de pouvoir passer un ep "original" sur sa platine, avec pochette "d'époque". Le style de ce guitariste chanteur est si unique et particulier, que pouvoir retourner sur un seul vinyle 4 de ses plus grand succès, tels que parus à l'époque en France est un rêve éveillé.
Le mastering est nickel, et toutes les nuances que l'on peut attendre d'enregistrement de cette époque (réverb..etc.) y sont. Une cerise au goût subtil, et donc un autre incontournable bien sûr.
Les Caves. Olico/caméléon 18266ED/Came16
On ne connaîtrait pas les Caves, et la réalité de cet enregistrement de 1965, on jurerait avec ce 45 tours, être face à une mauvaise plaisanterie. En effet, en dépit du son très chiche, mais assez typique finalement de ce qu'ont pu produire des dizaine de groupes amateurs français dans les années soixante, la pochette elle-même risque de donner des indices négatifs.
L'écriture de Menphis Tenessee, et Rood 66 ne correspond pas vraiment aux titres originaux. A se demander si le groupe lui-même avait vu déjà écrit ceux-ci sur une pochette; s'il s'agit d'un problème à l'impression, (peu probable) ou si l'anglais de ces Caennais était tellement approximatif qu'ils ne s'en sont pas rendu compte. (Plus probable).
Et enfin, le propre nom du groupe : les Caves, qui signifie dans l'argot : "les ratés, les mauvais", tendrait de finir de prouver que ces caves ...en sont vraiment. ;-)
Néanmoins, il ressort de ce quarante cinq tour quelque chose d'assez "frais", avec des versions de classique plutôt dynamiques, une guitare bien en avant, un petit orgue bienvenu sur "Menphis tenessee", et une réelle énergie, une envie de jouer le rock'n'roll qui méritait effectivement d'être mis à disposition des amateurs des années soixante "garage" françaises, du rhythm'n'blues, et des collectionneurs. Le son en général sonne bien garage, et la prise directe du groupe (un peu au loin) est à leur avantage.
La pochette rouge, avec montage photo découpée, quant à elle, bien dans l'esprit de ces rares galettes oubliées françaises, et surtout sur un label méconnu (car régional) finit de rendre à cette rareté son réel statut de pièce de collection.
Les Jerrys
Ep inédit DMF 26434/Came17
Ici, on est en présence d'un ep qui, s'il a été effectivement enregistré et édité à l'époque au niveau de test pressings, n'a jamais été pressé et mis sur le marché.
Remontons le temps : Ce groupe concarnois gagne un tremplin en Mars 1966 et enregistre dans les studios de l'ORTF de Rennes ces quatre titres. Ils resteront inconnus durant plus de 50 ans. (!).
Une pochette est donc concoctée avec le label Caméléon, dans le pur style de l'époque, (et quelle belle pochette, recto comme verso !), et on gagne l'opportunité de découvrir ces bandes d'amateurs.
A l'inverse des Caves, les Jerrys n'ont pas tout à fait le même talent (quelques décalages rythmiques sur Nadine) et la prise de son laisse entrevoir quelques ratés. Ce témoignage (très) amateur amène cependant quelques bonnes surprises, comme sur le titre des Beatles "You can't do that", que l'on reconnaît à peine, tant le tempo est ralenti, l'accent limite, et la guitare trop poussée en arrière. Néanmoins, le chant qui oscille en volume possède un charme certain, et la guitare, qui revient très en avant pour un solo bien garage défrise le titre.
Nadine, très lent et chanté avec difficulté, ne rend que peu hommage à Chuck berry, mais tant pis. Money est très correct, et Bye Bye Johnny s'avère finalement la meilleure prestation du groupe, qui devait ceci dit faire bien émoustiller les demoiselles dans les soirées de l'époque.
Une archive qui ravira les amateurs du genre, et les bretons de tous poils ayant vécus ces années là.
D'autres productions sont déjà disponibles, dont deux lps qui décoiffent : les Degrads, groupe new Yorkais de 1983, (écoutez les extraits, c'est un truc de ouf !), et les Totenkopf, des français ayant enregistrés en Suède un lp dans le genre Stooges. Un ep des Falcons (groupe sixties garage français) est aussi annoncé.
> Restez calés sur la station Caméléon !!
Références :
Caméléon records
Vinylvidivici : http://www.45vinylvidivici.net/