Ce premier volet plonge le lecteur dans un futur peu réjouissant, situé trente ans après un terrible tremblement de terre appelé « The Big One », qui n’a pas laissé grand-chose debout. New Angeles, une mégapole entourée de murs que les exclus tentent de franchir afin de bénéficier d’un meilleur environnement, est totalement aux mains de la Mulholland Corp., qui divertit la population avec des combats de gladiateurs ultra-violents, dignes de la Rome antique. Parmi les participants, surnommés les « Suiciders », Lee Bermejo invite à suivre les pas du plus populaire de tous : le Saint !
En situant son récit dans une ville close, abritant les quelques privilégiés de ce monde post-apocalyptique, l’auteur installe donc un univers particulièrement sombre et violent. Si l’action est omniprésente à travers les affrontements sanglants qui se succèdent dans l’arène de la ville, le récit s’amuse également à progressivement dévoiler le passé nébuleux du personnage principal. Ce guerrier invaincu cache en effet de lourds secrets, dont l’auteur dévoile lentement les zones d’ombre à coups de flash-backs bien dosés. Si l’auteur intègre plusieurs thématiques à son récit, telles que l’immigration clandestine ou l’asservissement des masses à l’aide de jeux stupides, le scénario n’est cependant pas l’attrait principal de cet album… même si l’intrigue n’est pas mauvaise.
Comme d’habitude avec Lee Bermejo, visuellement cet album est en effet une véritable claque. Son dessin hyperréaliste et riche en détails est une nouvelle fois splendide, le tout rehaussé par la colorisation experte de Matt Hollingsworth.
Bref, une intrigue qui donne envie de découvrir la suite et un dessin dont on ne se lassera jamais…