Magazine Asie
Est-ce que la tristesse est la connerie sont soluble dans l'état d'urgence ?Est-ce qu'à côtoyer le faste, le luxe, la débauche de consommation quand on a pour seul valeur une foi aveugle justifie les massacres Est-ce qu'un jour la violence s'épuise ?
L'histoire et l'actualité nous enseigne qu'il n'y a ni limite ni frein à la cruauté humaine surtout quand elle a une justification d'ordre moral ou religieux. On peut tout se permettre, même l'abjecte. Finalement, au nom d'un dieu ou de l'argent, on commet les mêmes horreurs, les mêmes destructions, les mêmes saccages. La seule différence, c'est qu'au nom d'un dieu, en général, le carnage est moins subtil et ne s'abrite pas derrière des pans malmenées d'une justice instrumentalisée.
Je suis fatiguée. Lasse de trop. Trop d'émotions et trop d'impuissance. Juste trop.
Y'a un moment, les cimetières débordent. Les crématorium s'encrasse. La terre ne veut plus de nos cadavres d'enfants. Je marche dans l'ombre, avec mes souliers rouges, épuisée de ce trop. Sonnée de ces pertes, de cette incompréhension.
Pourtant, devant moi, dans les graviers, des taches de lumières dorée continuent de danser.
Photo prise au cimetière du Chateau de Nice en mai 2016Copyright : Marianne Ciaudo