Cinq ans après la sortie du dernier Harry Potter, le réalisateur britannique David Yates nous revient avec une relecture du mythe de Tarzan. Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan (Alexander Skarsgård) a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane (Margot Robbie), jusqu’au jour où il est convié au Congo en tant qu’émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l’attend. Car le redoutable belge Leon Rom (Christoph Waltz) est bien décidé à l’utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité…
Malgré des attentes personnelles au plus bas, je dois reconnaître que cette nouvelle réalisation de David Yates ne m’a pas particulièrement enthousiasmé, la faute à de trop nombreux défauts. A commencer par la narration bancale qui alterne maladroitement récit en cours et flashbacks révélant l’histoire du personnage. Si l’idée des flashbacks n’est pas fondamentalement mauvaise dans l’optique de dépeindre rapidement le parcours de Tarzan, ceux-ci surviennent néanmoins à des moments totalement impromptus et ne font, en fin de compte, qu’accentuer la frustration de ne pas voir le récit s’intéresser davantage à ce pan important de sa vie. Quant au scénario, le constat n’est malheureusement pas plus réjouissant puisque, non content d’enchaîner les ficelles narratives, il ne parvient jamais vraiment à imposer les personnages autrement que comme de vulgaires caricatures. En outre, le montage s’avère complètement désastreux, affaiblissant le rythme général du film et réussissant l’exploit de faire passer plusieurs années pour un périple d’une dizaine de jours. Même pour un blockbuster familial aseptisé, ça fait beaucoup…
Heureusement, le long-métrage dispose tout de même de certaines qualités qui lui permettent d’éviter le naufrage. La plus importante de toutes étant peut-être l’approche visuelle, caractérisée ici par des effets spéciaux d’excellente facture. Toutes les scènes faisant intervenir des animaux sont effectivement bien maîtrisées et font honneur au budget colossal du projet. A n’en pas douter, l’argent a été davantage investi dans la dimension artistique que scénaristique. Ensuite, si on excepte l’interprétation sans nuance de Christoph Waltz, qui n’en finit plus de cabotiner, la prestation des acteurs est également plutôt satisfaisante. Compte tenu de la faible épaisseur des personnages, je trouve qu’ils s’en sortent honorablement. Bien sûr, ces rôles resteront assurément mineurs dans leur filmographie mais ça n’enlève rien à leur engagement. Enfin, les quelques touches d’humour qui agrémentent le récit apparaissent comme l’un des principaux motifs de satisfaction du film. On retiendra ainsi quelques grands moments de comédie entre Tarzan et George Washington (interprété par Samuel L. Jackson).
Pour conclure, sans être un naufrage total, Tarzan souffre donc tout de même de trop de faiblesses que pour pouvoir s’imposer dans le paysage des blockbusters estivaux. Handicapé par un montage désastreux, un scénario faiblard et une narration bancale, le film peine à convaincre. Il peut toutefois s’appuyer sur des effets spéciaux de qualité, ainsi que sur un humour efficace, pour inverser légèrement la tendance.