2007 © Menahem Kahana
Ce 12 mars 2007, jour de son mariage, Arwad Abu Shaheen va à la rencontre de son fiancé en traversant la frontière Syrienne.
Après s’être mariée avec Mohanad Hareb dans la zone tampon entre Israël et la Syrie, Arwad Abu Shaheen, le cœur lourd, a dit adieu à sa famille, pour aller vivre dans la famille de son mari en Syrie, sachant qu’elle ne pourra jamais retourner dans son village sur les hauteurs du Golan enlevé par Israël à la Syrie 40 ans plus tôt.
Arwad Abu Shaheen, 25 ans est une Druze du village de Buqata sur les hauteurs du Golan, tandis qu’Hareb, 26 ans, est un Druze de Syrie. Ils se sont rencontrés dans une réunion familiale en Jordanie, pays qui entretient des relations diplomatiques normales avec Israël et la Syrie.
Pour des raisons stratégiques, Israël en 1967 a annexé les hauteurs du Golan ou vivent 40.000 personnes, la moitié d’entre elles étant juive, l’autre Druze, branche hétérodoxe de l’Islam.
La frontière entre Israël et la Syrie est totalement fermée, ceinturée de champs de mines, depuis 1948, mais depuis les années 80 elle s’entrouvre pour permettre aux Druzes d’effectuer des pèlerinages religieux ou des études.
Les femmes, futures épouses, peuvent aussi traverser la frontière dans l’une ou l’autre direction, mais ne peuvent jamais revenir en arrière. Ainsi depuis 2001, 70 mariées Druzes ont quitté la Syrie pour le Golan pour vivre avec des hommes ayant effectué leurs études en Syrie, a affirmé Yael Segev-Eytan, le porte parole de la Croix-Rouge, mais Arwad Abu Shaheen est la seule depuis 2001 à faire le chemin inverse.
La seule possibilité pour Arwad Abu Shaheen de revoir ses parents dorénavant, sera de les rencontrer en Jordanie.