Le Centre Pompidou présente « Beat Generation », une rétrospective inédite consacrée au mouvement littéraire et artistique né à la fin des années 1940 et étendant son influence jusqu’à la fin des années 1960.
Aux États-Unis au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et aux premiers jours de la Guerre froide, l’émergence de cette Beat Generation « scandalisa » l’Amérique puritaine et maccarthyste et préfigura la libération culturelle, sexuelle et le mode de vie de la jeunesse des années 1960. D’abord perçus par la culture dominante comme des rebelles subversifs, les beats apparaissent aujourd’hui comme les acteurs d’un mouvement culturel parmi les plus importants du XXème siècle que le Centre Pompidou se propose de traverser, de New York à Los Angeles, de Paris à Tanger.
L’exposition éclaire le mouvement beat dans un horizon élargi et protéiforme. Les pratiques artistiques de la Beat Generation – lectures, performances, concerts, films… – témoignent d’un décloisonnement des médiums et d’une volonté de collaboration qui met en question la notion de singularité artistique. À côté d’artistes plasticiens majeurs, en particulier issus de la scène artistique californienne (Wallace Berman, Bruce Conner, George Herms, Jay DeFeo, Jess…), une place importante est réservée à la dimension littéraire du mouvement, à la poésie parlée dans les relations qu’elle entretient avec le jazz, à la poésie noire américaine (LeRoi Jones, Bob Kaufman…). La photographie, essentiellement des portraits, d’Allen Ginsberg et de William Burroughs mais aussi les ensembles de Robert Frank (Les Américains, From the bus…), de Fred McDarrah, de John Cohen, d’Harold Chapman, fait partie intégrante des médiums utilisés par la génération beat. Il en est de même pour le cinéma (Christopher MacLaine, Bruce Baillie, Stan Brakhage, Ron Rice…) dont la pratique a toujours accompagné les développements et l’histoire de ce mouvement.
Cette exposition exploite délibérément des modes de présentation des œuvres sonores et visuelles « low tech » (disques vinyles et tourne-disques, carrousels de diapositives, projecteurs 16 mm…). Elle illustre à quel point la Beat Generation, dans sa liberté d’expression, sa volonté de décloisonnement des disciplines et des cultures, son esthétique pauvre, extatique et contemplative, sa violence aussi, a conditionné les développements ultérieurs des contre-cultures contemporaines, dont elle apparaît comme l’origine et auxquelles elle permet de donner sens.
Photos © FG / Roughdreams.fr
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Beat Generation
Du 22 juin au 3 octobre 2016
au Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou
75191 Paris cedex 04
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VOIR : La bande-annonce de l’exposition
A ECOUTER : Be-pop ! La playlist de la Beat Generation, sur Deezer