Bref, ce nouveau » rapport » limite la supplémentation standard, durant la grossesse à la vitamine D et à l’acide folique (Vitamine B9) sur la base d’un examen de la littérature portant sur la supplémentation en vitamines pendant la grossesse. Il confirme également les recommandations des Autorités sanitaires (britanniques) soit la prise de 400 microgrammes d’acide folique par jour, jusqu’à 12 semaines de grossesse et de 10 microgrammes de vitamine D par jour tout au long de la grossesse et l’allaitement.
· L’acide folique est connu pour réduire les risques de malformations congénitales comme le spina bifida,
· la vitamine D favorise la santé osseuse et musculaire de la mère et du bébé.
L’examen s’est concentré sur les essais portant sur la supplémentation en acide folique, vitamine D/A/C/E, fer et autres minéraux et multivitamines. Les chercheurs apportent un résumé de leurs conclusions pour chacun des suppléments, en indiquant les » preuves « , les études et le nombre de participants concernés dans l’analyse.
Les principales conclusions sont précisément :
· L’acide folique (400 microgrammes) doit être pris de la conception et jusqu’à la 12è semaine de grossesse en prévention des anomalies du tube neural comme le spina bifida. Une dose plus élevée de 5 milligrammes est suggérée aux femmes à risque élevé d’anomalies du tube neural (précédente naissance, antécédents familiaux) : est citée une revue systématique portant 6.708 naissances qui conclut à une réduction de 70% par l’acide folique du risque d’anomalies du tube neural (RR : 0,31).
· La vitamine D (10 microgrammes) est recommandée pendant la grossesse et l’allaitement. Elle favorise la formation et la santé des os du bébé : sont cités plusieurs examens systématiques qui concluent :
– qu’une concentration plus élevée de vitamine D est trouvée dans les échantillons de cordon ombilical des bébés de mères ayant pris cette supplémentation,
– au lien possible entre de faibles niveaux de vitamine D et certaines complications de la grossesse (pré-éclampsie, accouchement prématuré, faible poids de naissance), cependant ces résultats restent discutés.
· Il n’y a aucune preuve suggérant l’intérêt d’autres vitamines chez des femmes suivant un régime alimentaire diversifié et équilibré.
· La supplémentation en vitamine A doit être évitée pendant la grossesse car elle peut causer des malformations congénitales.
· Des examens systématiques ne montrent aucune preuve d’efficacité des vitamines C et E pour la mère ou le bébé.
· Les données d’études sur la prise de multivitamines durant la grossesse, menées pour la plupart dans les pays à faible revenu, ne sont pas applicables aux pays riches. Cependant, même en l’état, le bénéfice n’est pas là.
· Il n’y a enfin aucune preuve d’intérêt d’une supplémentation systématique en fer chez les femmes enceintes. Il y a même des » risques » dont l’inflammation de l’estomac, la constipation ou la diarrhée.
Donc, le principe est simple : sauf carence et indication particulières, l’accent doit être mis sur la promotion d’une alimentation saine et la prise, déjà recommandée de suppléments d’acide folique et de vitamine D. La prise de vitamines n’est pas anodine !
Source: Drug and Therapeutic Bulletin July 2016 doi:10.1136/dtb.2016.7.0414 Vitamin supplementation in pregnancy
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