Profitons de cet été pour voyager, visiter des pays, des régions, des villes et voir comment se porte ici ou là l’interprétation en langue des signes à travers des articles parus dans la presse papier ou internet.
Première escale : le Sultanat d’Oman avec seulement 6 interprètes en langue des signes pour 15000 sourds.
Oman, monarchie indépendante située au sud de la péninsule d’Arabie a le deuxième plus grand nombre de sourds et malentendants dans la région après l’Arabie Saoudite mais seulement six interprètes en langue des signes d’après une étude menée par l’Association des personnes sourdes et malentendantes d’Oman (OAHI).
« En Arabie Saoudite on dénombre 88000 personnes sourdes ou malentendantes et au moins 15000 à Oman d’autant que notre étude n’a pas atteint des villages et tribus éloignés » rapporte Yaya Al Barashdi, membre de l’OAHI.
Afin de développer l’usage de la langue des signes et permettre aux sourd de mieux s’intégrer à la société, l’OAHI a créé en 2013, un 1er centre pour l’apprentissage de la langue des signes.
« Cet institut de formation permettra à tous, sourds et entendants, de se former à la langue des signes, y compris les employés de banque, les enseignants, les employés de plusieurs ministères et bien sur ceux qui voudraient devenir interprète en langue des signes » explique Hassan Ali, interprète en langue des signes et coordinateur du projet. « Il est indispensable que nous développions la formation d’interprètes en langue des signes car aujourd’hui nous n’avons que 6 professionnels certifiés ce qui ne suffit pas pour couvrir tous les besoins de la population sourde. »
« Il devrait être obligatoire de nommer au moins un interprète en langue des signes dans toutes les administrations et en particulier celles qui sont en contact avec le public », selon Al Amri, sourds et membre de l’OAHI.
Bonne élève, la Police Royal d’Oman (ROP) a choisi d’être le 1er service public dans le Sultanat à déployer des interprètes en langue des signes dans toutes ses unités.
Pour cela la ROP a proposé aux membres de son personnel de suivre la formation pour devenir interprètes en langue des signes ; ces agents seront ensuite placés dans les différents postes de police à travers le pays. « Notre objectif initial est de fournir au moins un agent formé dans chaque zone ou wilayats » déclare Al Badai reponsable du programme de formation pour les policiers.
« Il est temps pour les autres ministères de suivre les traces de la ROP » affirme Ahmad Al Amri. Il espère notamment qu’une telle décision facilitera l’embauche des personnes sourdes.
« Il est très difficile pour les sourds de trouver un emploi car les entendants ne pratiquent pas la langue des signes. Former des interprètes est donc indispensable » remarque Hassan Ali.
Pareil dans les écoles où « trop d’enfants sourds sont déscolarisés car ils ne peuvent pas suivre les cours. »
« En raison du manque d’interprètes nous nous sentons coupés du reste de la population » conclut Al Barashdi de OAHI.
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Times of Oman – Oman has just six interpreters to help 15,000 hearing impaired
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