C'était un mercredi brûlant à Montréal. Dans la salle climatisée Wilfred Pelletier, on attendait Lauryn Hill. Avant qu'elle fasse son apparition, une première partie. Comme souvent dans les concerts. L'homme m'est inconnu. Jalen Ngonda. Je ne m'étais pas renseigné sur lui, pour avoir, le plaisir d'entendre quelque chose de nouveau. Une surprise. Voilà ce que je voulais. Bonne ou mauvaise, peu m'importer. A Montréal, j'avais retrouvé ce truc que j'avais perdu depuis quelques mois à Paris : le frisson de la découverte de nouveaux artistes. Assise dans un coin de la salle, seule, dans un large fauteuil rouge, les écoutilles bien ouvertes. Il est arrivé à 19h30. Pas une minute avant ou après. A l'heure prévue sur le billet. Jalen Ngonda.
Longue tige filiforme tout droit venu de Liverpool (même s'il est originaire de Maryland). Il arrive comme une rockstar sur scène en lançant un ironique " hello Baltimore ". Son set sera court, mais suffisamment intense pour me donner envie d'en écouter plus. Il a ce côté old school, motown, Stax même qui séduit très rapidement l'oreille. Il n'a pas besoin d'en dire beaucoup pour qu'on comprenne ses influences. Evidemment, on sent qu'il y a les grands artistes soul, blues jazz. Il y a Otis Redding, il y a aussi Ray Charles, il y a Sam Cook et les artistes de la scène soul de Chicago. Jalen Ngonda est un petit-enfant du R&B, le vrai, l'ancien, le rythm&blues des années 60, ça s'entend avec " Holler ", ou encore " She's Leaving Tomorrow ".
Le garçon est intelligent. Sa voix de velours, il l'a fait naviguer entre modernité et blues traditionnel, accompagné par sa guitare mais aussi d'une basse exquise et d'un batteur virtuose. Sa musique aux multiples sources n'hésitent pas à se nourrir aussi dans les racines du rock'n'roll des années 60, à la manière de Merseybeats. On dit que la mode est cyclique, la musique aussi. Et si on cherche aujourd'hui la nouvelle génération de soulman, J'espère que Jalen Ngonda fera partie du wagon. Pas d'album à écouter pour l'instant, quelques chansons en revanche sont sur Youtube. Je te conseille vivement d'écouter " Holler ", " Lonely Girl " et la reprise magistrale du titre de Ray Charles.
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