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Un dessin de Degas s'enlève à 462.500€
Publié le 13 juillet 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
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Le 10 juillet 2016 à Fontainebleau (France), une œuvre de cet artiste saisie par les nazis en 1940 au domicile parisien d'un médecin juif, Maurice Dreyfus, a été achetée au téléphone par un collectionneur italien. Il s'agit de "Trois danseuses en buste" confié à la maison Osenat, organisatrice de la vente et estimé entre 350.000 et 450.000€, hors frais. Le dessin au fusain sur papier calque réalisé par Edgar Degas vers 1898, représente des ballerines. Grâce à une nouvelle procédure plus efficace, mise en place par le ministère de la Culture, la restitution de l’œuvre a été réalisée avec l'aide de généalogistes. Maurice Dreyfus avait rejoint les forces françaises libres, sa femme et ses deux enfants furent arrêtés en 1943, déportés à Auschwitz et gazés le jour de leur arrivée. En 1947, le médecin signale aux autorités françaises que le dessin de Degas ne figure pas au nombre des œuvres qui lui ont été restituées. L’œuvre a été retrouvée en 1951 dans un placard de l'ancienne ambassade d'Allemagne. Le dessin n'ayant pas été identifié comme celui recherché par le docteur Dreyfus est attribué au Musée du Louvre, enregistré dans les œuvres dites "MNR", Musées Nationaux Récupération. Sous la responsabilité juridique du ministère des Affaires étrangères dans l'attente de l'identification de leur propriétaire ou de ses ayants droit. C'est ainsi que quelque 2.000 œuvres MNR sont encore en dépôt dans les musées français. C'est un partenariat avec l'organisation "Généalogistes de France" qui permet de retrouver les propriétaires. Viviane Dreyfus, fille de Maurice Dreyfus, et ses trois nièces sont les ayants droit pour ce dessin qui leur a été officiellement restitué le 9 mai 2016. "C'est comme si mon père nous l'avait offert d'outre-tombe. Nous étions très émues" précise Viviane. Elles ont mis le dessin en vente mais Me Osenat, commissaire-priseur leur procurera "une excellente copie". "De cette façon, il restera dans la famille" conclut Viviane Dreyfus.