Le Premier ministre, Manuel Valls I AFP
La gauche indivisible n'est vraisemblablement pas un concept d'actualité, alors que la récente disparition de Michel Rocard a notamment été l'occasion de rappeler l'implication de l'ancien ministre dans la formation d'une "seconde gauche". Estimant que son propre camp n'allait, une fois encore, pas massivement voter en faveur de la loi Travail de Myriam El Khomri, le Premier ministre Manuel Valls a ainsi invoqué de nouveau l'article 49.3 de la Constitution française afin de faire valider la réforme."Il faut assurer ce que nous faisons"À nos confrères de La Dépêche du Midi, M. Valls a semblé porter la responsabilité du recours à une cible aux contours désignés : "Une partie de la gauche a vingt ans de retard par rapport aux évolutions du marché du travail, aux changements dans l'entreprise. Or, la norme aujourd'hui, c'est la précarité et le CDD ! Alors, soit on réforme, soit on accepte le système tel qu'il est. Il faut assumer ce que nous faisons. Malgré les contestations d'une partie du monde syndical et les oppositions au sein du groupe socialiste, le réformisme que j'incarne et que représente aussi la CFDT est en train de s'appliquer.""Un chemin difficile, mais indispensable"Et d'ajouter vouloir rester fidèle à une voie excluant la volonté de la droite et des manifestations : "Face à ceux qui pensent que c'est à la rue d'imposer son point de vue, et à face une droite qui veut mettre en cause les corps intermédiaires, il existe un chemin difficile, mais indispensable, celui d'une République sociale. C'est ce chemin que je bâtis." Manuel Valls ne s'est enfin pas prononcé sur une éventuelle candidature de sa part à la primaire de la gauche, dans le cas de figure où François Hollande serait appelé à y briller par son absence : "À la place qui est la mienne, je ne peux pas avoir un agenda caché. Je ne peux pas être dedans et dehors; je ne peux pas gouverner et me préparer à une éventualité. Je suis respectueux du calendrier que le Président a lui-même imposé. À la place qui est la mienne, je dois me concentrer sur ma mission. Aujourd'hui, je gouverne." JB-M