Un cauchemar! L’équipe de France a vécu mardi, à Zürich, face à l’Italie, une soirée absolument horrible. Si Raymond Domenech avait opté pour un retour au 4-4-2 et placé sur le banc Thuram, Sagnol et Malouda pour tenter de redonner une dynamique positive à l’équipe de France, son plan n’a pas tenu bien longtemps. La faute, d’abord, à une incroyable poisse puisque Franck Ribéry n’aura pu évoluer que huit minutes sur la pelouse détrempée du Letzigrund. Suite à un contact avec Zambrotta, le Munichois reste au sol, gravement blessé. Il est remplacé par Samir Nasri. Un gros coup dur pour l’équipe de France qui doit encore changer ses plans et se passer de son meilleur joueur depuis le début de la compétition. Ribéry avait d’ailleurs placé la première frappe pour les Bleus (2e) puis tiré deux corners dangereux (3e) et manqué le cadre (6e). Un énorme coup dur qui ne sera que le début d’une soirée épouvantable.
A peine le temps de se remettre que Panucci place une superbe tête que Makelele sauve sur sa ligne juste devant Coupet (11e). Les Bleus n’en perdent pas leur envie mais Benzema ne cadre pas (15e), tout comme Govou, qui avait mieux à faire avec des appels de Benzema et Henry (19e). Les événements tournent clairement à l’aigre quelques secondes plus tard. La volonté de mettre en danger la charnière centrale française est évidente avec de longs ballons en direction de Luca Toni. L’attaquant se trouve en position idéale mais Eric Abidal le stoppe irrégulièrement. L’arbitre n’hésite pas un seul instant et siffle penalty et carton rouge (24e). Une sanction que Pirlo sanctionne pour donner l’avantage à l’Italie (1-0, 25e).
Un aller-retour pour Nasri
Domenech ajuste immédiatement son “dix” en sortant Nasri pour lancer Boumsong.
Le calvaire se poursuit pendant de longues minutes avec une domination évidente de la Squadra Azzurra. Perrotta décale De Rossi dont la frappe passe de peu au-dessus (27e), le Romain lance Toni dans la profondeur mais l’attaquant du Bayern ne cadre pas (29e). Une maladresse qui se répète lorsque Perrotta le trouve dans la surface (30e). Le pire est cependant (partiellement) passé pour les Bleus qui réagissent avec une longue passe de Toulalan pour Henry qui résiste à Chiellini et place une frappe croisée qui frôle le poteau opposé de Buffon (34e).
Les Italiens se montrent moins incisifs en cette fin de première période, ce qui permet aux Bleus d’exister. Suite à une faute de Gattuso sur Henry, Benzema tente sa chance en deux temps mais le mur repousse sa première tentative avant que la deuxième termine dans les tribunes (38e). Si les Italiens s’appliquent à défendre, ils se montrent une dernière fois dangereux pendant le premier acte avec un coup franc de Grosso que Coupet détourne du bout des gants sur son poteau (44e)!
A la reprise, les Italiens s’appuient étrangement sur leurs vertus défensives. Ainsi, après une frappe contrée de Cassano (48e), les Bleus se créent quelques opportunités. Toulalan centre vers Henry, qui est un peu court, mais pas Benzema dont la frappe puissante passe de peu au-dessus (50e). Le même Toulalan sert Henry qui pivote mais ne peut suffisamment appuyer son missile (52e). L’attaquant du FC Barcelone n’est guère plus heureux dans la minute (53e). Et puis, une clameur intervient dans le stade. Elle vient de Berne puisque le but des Pays-Bas conforte un peu plus les Italiens dans leur position de qualifié pour les quarts de finale.
La fin d’un cycle
Les chants se multiplient dans les travées du Letzigrund. Et ça ne fait que commencer. Si Coupet est prompt à jaillir dans les pieds de Toni (61e), il ne peut rien en revanche sur le coup franc de De Rossi détourné par Henry dans son propre but (2-0, 62e). L’Italie n’a dès lors plus rien à craindre et peut continuer à gérer sa rencontre en plaçant quelques contres saignants. Dans le public, les Italiens chambrent volontiers les Français avec des “A la maison” en français dans le texte et réservent une chanson spéciale pour un Domenech déjà particulièrement sifflé lors de la présentation des équipes.
Les Bleus essayent bien d’inverser le cours d’une rencontre qui leur a échappé depuis bien longtemps. La frappe enroulée de Benzema est aussi magnifique que l’arrêt de Buffon qui la détourne en corner (74e). Les Italiens gèrent à leur guise cette fin de rencontre. Ils verront les quarts de finale. Pas cette équipe de France qui aura bu le calice jusqu’à la lie lors d’un Euro d’une tristesse infinie. Ils pourront avancer tous les arguments du monde. A trois reprises, ils auront failli. Cette sortie de route dès le premier tour marque la fin évidente d’un cycle. A la fin de la rencontre, les accolades tricolores ne disaient rien d’autre…
souce : sports.fr