Est-ce que la Kindle Oasis, une liseuse deux fois plus chère, peut procurer deux fois plus de plaisir?
Pour ceux qui aiment vraiment lire, une liseuse est beaucoup plus agréable qu’une tablette et même, que les livres papiers. Après tout, ça permet d’avoir sur soi des centaines, sinon des milliers de livres, sans que ça pèse plus!
Quand on peut acheter une liseuse de base de Kindle ou de Kobo pour 80$, où un modèle plus intéressant (plus performant, de meilleure résolution et surtout avec un écran éclairé) pour environ 120$, on peut se demander si Amazon n’est pas tombé sur la tête en lançant la Kindle Oasis à 400$ (500$ pour la version 3G). Pourtant, après un essai, on en apprécie le raffinement… à défaut d’en apprécier plus le prix.
Design
J’utilise des liseuses depuis plusieurs années; j’avoue avoir été ému (je suis sensible) en déballant l’Oasis. Imaginez que vous ne connaissiez que l’iPad, et qu’on vous tende un iPhone. Et que malgré la différence de taille et de poids, l’écran soit aussi grand. Dans son étui, l’effet est moins impressionnant, mais lorsqu’on ne tient que la liseuse (elle est maintenue par des aimants), on est transporté dans un autre univers par rapport aux autres liseuses.
En surface, il ne reste pratique que l’écran, entouré d’une bordure étroite. J’ai d’ailleurs eu besoin de comparer avec une autre liseuse pour m’assurer que celui-ci faisait bien 6 pouces de diagonale.
Et quelle minceur! Elle ne fait que 3,4 mm d’épaisseur du côté de l’écran, et 8,5 mm du côté des boutons; le côté plus épais est pensé pour reposer confortablement dans le creux de sa main, un peu comme comme la tranche d’un livre. La répartition du poids fait qu’on peut lire longtemps sans inconfort, ni avoir l’impression de tenir un rectangle de plastique dans la main. Elle semble beaucoup plus légère, même si elle pèse seulement 20% de moins (131 grammes) que les autres liseuses. Son boîtier est fabriqué d’un «polymère ultraléger plaqué d’un métal par électrodéposition» dont le fini est agréable au toucher et inspire la qualité.
Caractéristiques techniques
- Écran de 6 pouces, 300 points par pouces
- Connexion Wi-Fi (avec option cellulaire 3G)
- Intégration du magasin de livres Kindle
Prise en main
On peut simplement toucher l’écran pour changer de page, ou utiliser deux boutons pour de le faire. Ça permet de choisir la méthode qu’on préfère selon la façon dont on tient la liseuse, que ce soit avec la ou les mains. L’orientation de la liseuse change automatiquement : le texte reste dans le bon sens qu’on tienne la liseuse de la main droite ou gauche. Un détail que les gauchers vont apprécier!
Écran
L’écran de papier électronique conserve la même résolution que la Kindle Paperwhite ou Voyage (300 ppp), mais il n’est pas enfoncé dans le cadre; il est entièrement lisse. Si on le regarde vite, on pourrait le confondre avec une maquette de carton imprimé!
Un jeu de 10 lumières DEL est utilisé (plutôt que 4 pour la Paperwhite ou 6 pour la Voyage), mais à l’usage, la différence est peu perceptible : l’éclairage semble juste un peu plus uniforme. On notera que contrairement aux téléphones ou tablettes, l’éclairage des liseuse est dessus plutôt que derrière l’écran; la lumière est douce pour les yeux, spécialement pour lire le soir. Le jour, l’éclairage n’est pas essentiel, mais il donne l’impression que l’écran est plus blanc et augmente le contraste. Même si on le touche constamment, les traces de doigts restent invisibles.
Performances
La Oasis utilise le même processeur que les autres Kindle, y compris le modèle de base à 80$ (l’édition 2016). Le transfert des livres achetés de la boutique d’Amazon se fait en quelques secondes; il faut toutefois être connecté à internet par Wi-Fi. Amazon propose aussi un modèle avec connexion cellulaire 3G intégrée. L’option coûte 100$ de plus à l’achat, mais il n’y a pas d’abonnement ni de frais supplémentaires par la suite, et elle fonctionne dans plus de 80 pays. Sa capacité de stockage fixée à 4 Go permet de stocker des milliers de livres.
Autonomie
L’étui contient aussi une pile. Dès qu’on y range la liseuse, elle se recharge. Recharger la liseuse (avec une prise micro USB) charge aussi l’étui.
Selon Amazon, l’autonomie de la liseuse peut atteindre «plusieurs mois». Je n’ai pas mesuré avec exactitude (de toute façon, ça varie en fonction de l’utilisation), mais en effet, le temps entre les recharges se compte en semaines, pas en jours.
Comment l’autonomie est-elle aussi élevée même si la liseuse est moins volumineuse? Il y a un truc astucieux : l’étui (inclus) contient aussi une pile. Dès qu’on y range la liseuse, elle se recharge. Recharger la liseuse (avec une prise micro USB) charge aussi l’étui.
Conclusion
Alors qu’on s’émerveille quand le iPhone perd un millimètre d’épaisseur, il est étrange que le bon en avant de la Kindle Oasis par rapport à la concurrence ne suscite pas plus d’enthousiasme. Mais il est vrai que son prix en fait un objet très niche : l’équivalent d’une voiture de luxe. Une liseuse moins coûteuse va faire la même chose, pour beaucoup moins cher. Mais si on veut plus qu’une liseuse utilitaire, la Kindle Oasis est le modèle de luxe qui fait rêver!